POLEMIQUEBarbe des otages libérés: Marine Le Pen reconnaît une «maladresse»

Barbe des otages libérés: Marine Le Pen reconnaît une «maladresse»

POLEMIQUELa présidente du Front national est revenue sur ses propos controversés au sujet de l'apparence des ex-otages au Niger...
Marine Le Pen, la présidente du Front National le 26 octobre 2013.
Marine Le Pen, la présidente du Front National le 26 octobre 2013. - F.LEPAGE/SIPA
Claire Planchard

Claire Planchard

Eteindre l’incendie après avoir soufflé sur les braises. C’est l’exercice auquel s’essaye Marine Le Pen après ses propos controversés tenus jeudi matin sur Europe 1 au sujet de «l’habillement étonnant» et «la barbe taillée d'une manière assez étonnante» de certains des ex-otages.

«Ne soyons pas hypocrites»

Démentant avoir voulu «créer une polémique», la présidente du Front National s’est expliquée jeudi à la mi-journée sur RTL: «Manifestement je me suis exprimée de manière maladroite puisqu'il ne s'agissait en aucun cas dans mon esprit, d'émettre la moindre critique à l'égard des otages. Donc tout à fait évidemment je me réjouis de la libération» a-t-elle précisé.

«Maintenant il est vrai que j'ai exprimé le sentiment qui avait été celui d'un certain nombre de journalistes, aussi ne soyons pas hypocrites, et d'observateurs parce que les images rompaient avec le cérémonial traditionnel qui est celui en général des libérations d'otages», a-t-elle poursuivi, soulignant aussi «Ce refus de prise de parole à côté du président de la République, par exemple cet otage avec ce chèche qui lui cachait le visage».

Le FN pointe «le problème de l'instrumentalisation politique»

A la mi-journée, le Front National s’est aussi fendu d’un communiqué pour calmer le jeu. «Les déclarations de Marine Le Pen posent le problème de l'instrumentalisation politique des libérations d'otages par les gouvernements», explique le parti d’extrême droite. «Les images livrées en pâture d'otages encore affublés des symboles de leur détention, manifestement encore sous le choc d'une détention longue et pénible, tirés devant les caméras de télévision par la manche par le ministre des Affaires étrangères, ont indubitablement laissé aux Français un sentiment de malaise», poursuit le communiqué, en expliquant qu’«il faut rompre avec ce qui est devenue une tradition française profondément malsaine d'instrumentalisation politique des libérations d'otages. Elles ne sont ni des meetings électoraux ni des émissions de téléréalité.»

Face à la polémique suscitée par les propos de la dirigeante frontiste, la mère d’un des otages libérés, Pierre Legrand était sortie de la réserve jeudi matin sur i-Télé pour faire une mise au point:«Ils nous ont dit clairement que garder barbe et chèche, c'était en solidarité avec les autres otages restés là-bas. Ça leur appartient, on a trouvé ça très touchant qu'ils se sentent solidaires des autres», a dit Pascale Robert .