Borloo laisse Bayrou «expliquer son virage à droite»
POLITIQUE -«Il tape contre le gouvernement Hollande plus que moi, quasiment», a affirmé le député du Nord...20 Minutes avec AFP
Le président de l'UDI Jean-Louis Borloo a déclaré lundi laisser à François Bayrou, président du MoDem, avec qui il veut s'allier, le temps d'«expliquer son virage à droite», tout en jugeant que le rapprochement «se fait au rythme démocratique normal».
Interrogé lors de la journée parlementaire de l'UDI à Paris sur le temps que prenait l'alliance à se réaliser, Jean-Louis Borloo a répondu: «Je le laisse faire, expliquer son virage à droite, c'est quand même logique.»
Au sujet des gages que donne François Bayrou, le député du Nord a affirmé devant la presse: «Il tape contre le gouvernement Hollande plus que moi, quasiment.»
Deux partis d'opposition
François Bayrou, qui a voté pour François Hollande au second tour de l'élection présidentielle, a fustigé les promesses «oubliées» du président, dimanche lors de l'université de rentrée du MoDem dans le Morbihan. Pour sa part, Jean-Louis Borloo a rappelé qu'il y a un an avait été «bâti l'UDI, le centre-droit français», «dans l'opposition», soulignant que «cette opposition-là a(vait) vocation à s'élargir», uniquement «avec des gens qui sont dans l'opposition».
«Le MoDem se déclare aujourd'hui dans l'opposition, c'est formidable. Il n'y a pas de raison qu'on ne chemine pas ensemble», a-t-il poursuivi, alors qu'un accord entre les deux partis est attendu pour la mi-octobre.
Celui-ci «tient sur une page» et mentionne les principes suivants: «On est dans l'opposition, on n'est pas isolés, on a une alliance naturelle avec la droite républicaine (...) tant qu'elle est sur ses fondamentaux actuels» et «il peut y avoir des exceptions», a énuméré le dirigeant centriste.
Alliances pour les municipales
De plus, le document commun précisera «une procédure de désignation de tous les candidats à toutes les échéances» électorales et «il n'y aura pas d'aventures individuelles», a-t-il prévenu. Au sujet des municipales et des alliances du MoDem avec le PS dans certaines villes, Jean-Louis Borloo a tenu à distinguer les cas des têtes de liste pour lesquelles «il y aura une clarification obligatoire».
«L'accord politique (UDI-MoDem) est forcément général» mais «il peut ensuite y avoir des cas personnels, des cas individuels» concernant les autres personnes figurant sur les listes, a-t-il ajouté. A Dijon par exemple, «si le MoDem soutenait (le socialiste) François Rebsamen en tant que MoDem, ça nous poserait problème», a-t-il relevé. Mais, a-t-il relativisé, «on a 36.000 communes de France, on peut avoir un problème dans une commune».
Lors de leur journée commune, les parlementaires de l'UDI ont donné «mandat» à Jean-Louis Borloo «pour opérer le rapprochement» avec François Bayrou, selon le mot de François Zocchetto, chef de file des sénateurs UDI.
Mais ce dossier n'a pas été au centre des débats, les parlementaires s'étant penchés sur la réforme des retraites, la compétitivité et la réorganisation territoriale notamment. Ils ont annoncé une proposition de loi «pour rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires», pour laquelle ils demanderont un vote solennel dans le cadre de la niche UDI en novembre.