Gens du voyage: Estrosi exhorte Valls à «entendre» policiers, magistrats et élus
LÉGISLATION•e maire de Nice a appelé le ministère de l'Intérieur à se montrer «intraitable» sur la question des Roms...20 Minutes avec AFP
Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a répondu mardi au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui évoquait la veille une «crise de l'autorité», en l'exhortant à «entendre» policiers, magistrats et élus dans le dossier des gens du voyage. «Nous vivons une crise de l'autorité. La voix des parents, de l'enseignant, du juge, du policier, de l'élu est trop souvent contestée», affirmait le ministre, ancien député-maire d'Evry, dans un entretien publié lundi par Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Le verbe est haut et l'action est basse
«Il dit crise de l'autorité. Les magistrats, les policiers, les élus ne sont pas entendus. Il faudrait que ce soit le premier à les entendre», a répliqué sur France 2 Estrosi, jugeant qu'«avec Manuel Valls, le verbe est haut et l'action est basse».
«Lorsque j'ai des gens du voyage qui déboulent sans droit ni titre sur des terrains de sport et que je fais appel, alors que je suis en règle puisque j'ai une aire d'accueil sur ma commune, au préfet et à la police nationale, eh bien cette police nationale est humiliée parce qu'elle reçoit les ordres du ministère de l'Intérieur de ne pas agir», a-t-il fait valoir.
«Je réclame, dès lors que les propos de Valls ne sont pas suivis d'actes, que je puisse en tant qu'officier de police judiciaire être aidé par ma police municipale, ce dont je n'ai pas le droit aujourd'hui de par la loi».
Se montrer «intraitable» sur la question des Roms
Et l'élu des Alpes-Maritimes de se demander pourquoi, «lorsque les gens du voyage garent mal leurs belles et grosses voitures pour certains d'entre eux sur des terrains de sport qu'ils détruisent, on ne pourrait pas saisir immédiatement, sans avoir à faire appel aux tribunaux, simplement sur des constats que nous faisons en tant qu'officiers de police judiciaire, leurs véhicules».
«Je demande que ce soit possible», a-t-il souligné, appelant par ailleurs le ministère de l'Intérieur à se montrer «intraitable» sur la question des Roms.
Estrosi réclame ainsi «qu'on procède immédiatement aux expulsions comme pour tout étranger en situation irrégulière», «qu'il y ait une abrogation» de la circulaire d'août 2012 sur l'accompagnement des opérations d'évacuation de campements illicites et «qu'on refuse l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans le périmètre de libre circulation de Schengen».