POLITIQUELes partis se mettent à l’heure d’été

Les partis se mettent à l’heure d’été

POLITIQUE«20 Minutes» a interrogé les partis politiques pour connaître leur programme de l’été...
Maud Pierron et Alexandre Sulzer

Maud Pierron et Alexandre Sulzer

Eté, morne plaine politique? Pour les partis et les militants, l’été c’est l’occasion de souffler au bout d’une année chargée. Au PS, on calque l’activité sur «l’activité parlementaire» qui s’achève le 26 juillet puis on prend quelques semaines de vacances jusqu’à la mi-août, pour préparer l’université d’été de La Rochelle (fin août), qui marque traditionnellement la rentrée politique. «On a beaucoup travaillé cette année, il est nécessaire de restructurer les forces militantes», justifie Laurence Rossignol, l’une des porte-parole du parti. En revanche, les «jeunes» du parti seront sur le terrain, pour leur campagne sur le droit aux vacances, avec tracts mais «sans tongs ni caravane», jusqu’au 30 juillet. «Nos capacités militantes sont réduites l’été», explique-t-on au MJS.

A EELV aussi, toutes les forces seront concentrées sur les Journées d’été, organisées à Marseille fin août. La manifestation devrait accueillir quelque 2000 personnes, un gros événement pour un parti qui reste petit en termes d’infrastructures. Même démarche au NPA, qui réunit ses cadres et militants à Port-Leucate fin août aussi. «Nous, on se mobilise toute l’année», avance-t-on au siège du parti. D’autres, comme l’UMP, seront au repos contraint et forcé, faute de finances. Pour la deuxième année de suite, le campus des jeunes, qui tient lieu d’université d’été, est annulé. Et inutile d’attendre la tong siglée UMP ou le décapsuleur aux couleurs du parti d’opposition. «La caravane de l’été, on ne la fait plus depuis Xavier Bertrand», précise-t-on rue de Vaugirard. Où l’on souligne toutefois que les candidats d’ores et déjà investis pour les municipales «sont libres de s’investir comme ils le veulent».

Le FN n'a pas encore tranché

Rien de particulier non plus sous le soleil du côté du PCF. «L’été, d’abord, ce sont les vacances», avance-t-on. Il y aura bien des «journées à la mer» organisées: des fédérations (Oise et Nord notamment) qui se cotisent pour envoyer des familles dans le besoin en vacances. Et les billets pour la fête de l’Huma commencent aussi à être écoulés.

Au FN, la question d’une caravane des plages qui circulerait en août n’est pas encore tranchée. Le secrétaire général Steeve Briois doit en parler jeudi avec Marine Le Pen. «Traditionnellement, poursuit-il, les fédérations littorales organise des caravanes locales sans communication, notamment dans le Var et les Alpes-Maritimes. De toute façon, prend-on soin de préciser au FN, le mois d’août ne sera pas propice au farniente puisque les candidats aux municipales auront des instructions pour boucler leurs listes d’ici septembre.

La caravane bleu-blanc-rouge de Dupon-Aignan

Finalement, les plus actifs sont à chercher de chaque côté de l’échiquier politique: à Lutte Ouvrière (LO) et Debout la République (DLR). Au parti ouvrier, «c’est une tradition»: des stands seront montés aux quatre coins du pays. Du moins dans les environs des villes où le parti a une présence. Car la règle, c’est que ces manifestations ne coûtent rien. «Tout est financé par ceux qui participent avec leur voiture, des camarades locaux qui donnent de leurs temps», relève-t-on on siège du parti. «On ne distribue ni t-shirt, ni drapeau mais des tracts, et on vend nos brochures et nos journaux», ajoute-t-on. Si LO privilégie cet exercice chaque année, c’est qu’il s’agit «d’une activité agréable et sympa, où les gens sont plus décontractés, ce qui permet d’avoir des discussions plus intéressantes».

Quant à DLR, le parti innove et lance cette année sa caravane bleu-blanc-rouge avec la tête de Nicolas Dupont-Aignan sur les routes de France. «On avait déjà mis en place une caravane lors des dernières européennes, confie Nicolas Dupont-Aignan. Mais comme on est plus petit que les autres partis, il nous faut commencer plus tôt.» Cette caravane est l’occasion de distribuer le nouveau tract du parti, «La France peut s’en sortir!» Mais pas de goodies: «nous, on fait dans le sérieux.» Coût de l’opération, selon DLR: 10.000 euros. Modique, pour une opération de communication grand public.