Edmond Simeoni dénonce le «racisme» anti-corse de Manuel Valls
Le père du renouveau du nationalisme corse, Edmond Simeoni, a accusé mercredi Manuel Valls de "racisme" anti-corse, le ministre ayant notamment déclaré que "la violence est culturellement enracinée dans l'île".© 2013 AFP
Le père du renouveau du nationalisme corse, Edmond Simeoni, a accusé mercredi Manuel Valls de «racisme» anti-corse, le ministre ayant notamment déclaré que «la violence est culturellement enracinée dans l'île».
Dans une tribune intitulée «Valls: racisme d'Etat» diffusée sur son blog et reprise dans les médias insulaires, M. Simeoni a dénoncé la «réponse violente, sectaire, sommaire, raciste» de M. Valls, mardi à l'Assemblée nationale, au député UMP de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli.
L'élu lui avait demandé s'il maintenait ses affirmations sur le caractère «culturel» de la violence en Corse.
«M. Valls est disqualifié pour choisir ou, a fortiori, imposer le destin de la Corse. Il ne peut pas être au centre de la résolution de la question corse», a ajouté M. Simeoni.
«M. le Président de la République, vous avez nommé un ministre de l'Intérieur qui, en Corse, ensemence, avec constance, dureté et une grande inconscience, la radicalisation insulaire et le rejet de la France» alors que «l'île aspire à la paix, à la démocratie, à la tolérance, à la fraternité entre les peuples, au développement équitable».
Rappelant que «le racisme anti-corse est une constante de la vie politique en France», M. Simeoni a souligné que «l'exemple vient d'en haut et est contagieux parce que Manuel Valls incrimine tous les Corses avec une fumeuse +omertà+, avec l'inclusion de la violence dans la culture corse, avec des choix politiques contestables - refus méprisant de toute réforme profonde que la Corse attend -, avec des attitudes où l'intolérance le dispute au rejet».
«La France est un pays où règnent la corruption, les atteintes aux droits de l'Homme, notamment dans la Justice et un régime scandaleux dans les prisons, les violences, le trafic de drogue, générateur de règlements de comptes qui s'étalent quotidiennement à la une des journaux», a souligné M. Simeoni.
Il a toutefois appelé les insulaires à la «mesure» et au «dialogue» car «tous les peuples ont leurs problèmes, leurs difficultés, leurs héros, leurs traîtres, les pages sombres de leur histoire nationale».
Médecin, ancien élu à l'Assemblée de Corse et auteur de divers ouvrages, Edmond Simeoni, 78 ans, fut l'initiateur du renouveau patriotique corse dans les années 1970 en dénonçant notamment la spéculation foncière pratiquée par les banques et des malversations dans l'agriculture.