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Après un an à l'épreuve du pouvoir, les défis ne cessent de s'accumuler pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. En voici quatre parmi les plus épineux.

Stabiliser la courbe du chômage et mieux déployer les dispositifs

Inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année reste l’objectif officiel mais le gouvernement veut surtout stabiliser une courbe en constante hausse depuis 23 mois. Pour y parvenir, il compte notamment sur la signature de 175.000 emplois d’avenir et contrats de génération dans l’année. Les dispositif sont «mal orientés», selon le conseil d’analyse économique. En tout cas ils ne tournent pas à plein régime. Normal, estime Jean-Marc Ayrault, le démarrage prend du temps, comme en 1995 avec les emplois jeunes. Mais ce sera probablement insuffisant si la croissance ne repart pas.

Le casse-tête du budget 2014

La croissance atone rend la préparation du budget 2014 très compliquée. Des ministres et une partie du groupe parlementaire plaident pour une relance en augmentant les dépenses mais la France s’est engagée devant ses partenaires européens à respecter un déficit à moins de 3% en 2014. A part la hausse de la TVA qui servira à financer les mesures sur la compétitivité, François Hollande a lui promis de n'augmenter aucun impôt. Ce qui rend le casse-tête particulièrement épineux. «Nous ne sommes pas dogmatiques. Nous nous adapterons sans dévier de notre trajectoire. Nous continuons nos efforts sur les dépenses, mais nous ne couperons pas dans les dépenses sociales. Sinon ce sera faire payer deux fois les français. Sinon c’est l’austérité », explique un conseiller de Matignon.

Réformer les retraites

Voilà le gros dossier de l’automne. Matignon commence d’ailleurs à préparer le terrain. Une commission planche sur différents scénarios. Faudra-t-il allonger la durée de cotisation, baisser le niveau des pensions ou trouver d’autres modes de financement ? L’Elysée penche pour la première solution. «Comme on vit plus longtemps, il va falloir avoir des durées de cotisation plus longues », a tranché François Hollande. Si l'âge légal de départ reste à 62 ans, le nombre d’annuités travaillées pourrait augmenter. L’exécutif veut dans un premier temps laisser les partenaires sociaux discuter de ce sujet politiquement sensible. En 2010, des centaines de milliers de personnes avaient manifesté contre la réforme d’Eric Woerth.

Resserrer les liens avec un majorité de plus ne plus frondeuse

Le dernier séminaire gouvernemental l’a montré: les députés PS en ont gros sur le cœur. Ils parlent de «malaise» et se sentent peu écoutés par Matignon. Résultat: l’aile gauche du PS s’agite et certains parlementaires n’hésitent plus à s’abstenir ou à votercontre les textes du gouvernement. Attention, parce que les alliés écologistes commencent à tanguer et le Front de gauche de Mélenchon ne cesse de fustiger la politique gouvernementale. Alors que les dossiers chauds sur lesquels la droite promet une bataille parlementaire, tels que les retraites, et le financement de l’assurance maladie vont arriver sur la table, le PS ferait mieux de ne pas ouvrir un nouveau front sur sa gauche.

Un gouvernement resserré et plus efficace?

Evoquée au plus fort de la tempête Cahuzac, l’idée a été écartée par François Hollande qui déteste se faire dicter son agenda par les événements. Mais l’Elysée réfléchit au meilleur agenda possible alors que certains ministres et ténors de la majorité penchent pour un changement de gouvernement à la rentrée. L'idée est de mettre en place une équipe plus resserré de combat pour aborder les gros dossiers mais aussi préparer les municipales, premier grand test électoral pour la gauche. Certains, tels Manuel Valls ou Claude Bartolone font campagne pour Matignon sans vraiment se cacher mais il n'est pas auomatique qu'en cas de remaniement Jean-Marc Ayrault quitte le navire.