Bartolone prône une «confrontation» avec l'Allemagne
Avec Reuters
Les partisans d'une confrontation politique avec l'Allemagne ont reçu jeudi un soutien de poids en la personne du président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui estime que la politique de rigueur européenne fait le lit du populisme. Le troisième personnage de l'Etat affirme, dans un entretien au journal Le Monde, que la France est «la mieux placée pour tous ceux qui estiment que l'Europe ne peut pas être que la rigueur», incarnée selon lui par la chancelière Angela Merkel.
«(François Hollande) appelle ça la 'tension amicale', pour moi c'est la tension tout court et, s'il le faut, la confrontation», estime-t-il dans cet entretien qui reprend des thèmes de la gauche du PS et du Front de gauche.
«Peut-elle continuer à ruiner tous ses clients?»
«La France doit pouvoir combattre la conception de la droite européenne car cela amène à payer un prix démocratique trop lourd avec l'apparition d'un certain populisme en Italie ou même en France. La seule rigueur peut condamner la belle idée de l'Europe plutôt qu'elle ne peut la sauver.»
Il rappelle que près de 75% des exportations de l'Allemagne se font avec des pays de l'Union européenne et 50% dans la zone euro. «Peut-elle continuer à ruiner tous ses clients ?» Angela Merkel, qui est la cible de critiques de plus en plus virulentes en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie, se montre de plus en plus irritée par ce qu'elle estime être un procès d'intention instruit par ses partenaires européens.