POLITIQUE«Mariage pour tous»: Manifestation devant le Sénat et escalade verbale

«Mariage pour tous»: Manifestation devant le Sénat et escalade verbale

POLITIQUELe ton monte entre les «pro» et les «anti» «mariage pour tous»...
M.P. avec AFP

M.P. avec AFP

La tension est encore montée d’un cran vendredi soir aux alentours du Sénat, où plusieurs milliers d’opposant au «mariage pour tous» ont manifesté peu après l’adoption du texte à la haute-assemblée. Peu avant 20 heures, ils étaient 7.500 selon les organisateurs et 2.300 selon la police, à tenter de gagner le Sénat aux cris de «Hollande démission». Des membres de l’organisation traditionaliste Civitas, avec leurs drapeaux blancs frappés du Sacré Coeur rouge, étaient notamment présents. ont tenté de gagner le Sénat aux cris de «Hollande démission».

Frigide Barjot, l'une des meneuse de la fronde, a chauffé ses troupes vendredi soir: «C'est une honte. Les Français ne veulent pas de ce projet de loi et que font-ils? Ils accélèrent». Et de hurler: «Hollande veut du sang, il en aura! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature». Des heurts ont eu lieu rue de Médicis, une artère qui longe le jardin du Luxembourg et des gendarmes mobiles qui ont tiré des gaz lacrymogènes. Vers 22h15, deux cents personnes s’étaient regroupées dans une ambiance bon enfant devant le Panthéon avec une banderole «Hollande ne soit pas têtu», allusion à une publication du même nom destinée aux homosexuels. Les derniers manifestants se sont ensuite dispersés.

Barjot promet de la violence, Boutin la guerre civile

Mais ce qui a déclenché la colère des «anti» mariage pour tous, c’est l’accélération du calendrier parlementaire. En effet, le texte doit revenir à l’Assemblée nationale dès la semaine prochaine, a annoncé le gouvernement, alors qu’il était initialement prévu qu’il soit de nouveau examiné à la fin du mois de mai… rendant inutile la grande manifestation du collectif «la manif pour tous» programmée le 26 mai. Du coup, Frigide Barjot a annoncé que cette manifestation était avancée au 5 mai, date à laquelle Jean-Luc Mélenchon appelle également à descendre dans la rue pour réclamer une VIe République.

Sur BFM TV vendredi soir, Frigide Barjot, très en colère contre cette accélération du calendrier, a prévenu:«c’est un déni de démocratie. C’est violent, et une loi violente, qui va passer violemment, va provoquer de la violence». Sur la même ligne, Christian Jacob, le patron du groupe UMP à l’Assemblée, a estimé que François Hollande «prenait le risque d’une confrontation violente avec les Français». Sur Twitter, Christine Boutin, qui s'était déjà illustrée vendredi en parlant «de couleur d'étoile» pour les «dissidents», n’a pas hésité à parler de «guerre civile»

« Panique au #GVT: OJ accéléré pour #mariagegay : acceleration les colères multiples et grandissantes du peuple de France guerre civile — Christine Boutin (@christineboutin) 12 avril 2013  »

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La majorité appelle l'UMP à «la responsabilité»

Une guerre des mots guère appréciée par la majorité. En arrivant ce samedi matin au Conseil national du PS, Harlem Désir a évoqué les «groupes fanatisés et fascisants» qui avaient manifesté violemment autour du Sénat et dénoncé «le silence assourdissant» de l’UMP sur leurs actes, si ce n’est «la complicité» de l’opposition avec ces groupes. «J’appelle la droite à montrer qu’elle est responsable et à se démarquer» de ces groupes, a lancé le premier secrétaire du PS. Peu après, Jean-Marc Ayrault a demandé à la droite à «ne pas se faire entraîner dans la radicalisation» de ce mouvement.