«La justice doit faire son travail avec beaucoup de sérénité (…) Cela n’enlève pas la confiance que j’ai pour Jérôme Cahuzac.» Les mots de Bruno Le Roux après la demande du parquet, ce mardi, d’ouvrir une enquête judiciaire dans l’affaire Cahuzac pour blanchiment de fraude fiscale résument la position du groupe PS à l’Assemblée.

«Nous avons souhaité que sur cette affaire, il n’y ait pas de privilèges particuliers. Pour l’instant, il faut donc laisser la justice faire son travail», a insisté Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne. «Je sais que vous préféreriez que je hurle avec les loups, a-t-il poursuivi, dans les couloirs de l’Assemblée, mais je n’ai pas de commentaires à faire pour le moment». Cependant, «s’il s’avérait que Jérôme Cahuzac a détenu un compte en Suisse, ses jours [au gouvernement] seraient comptés», a-t-il admis.

Chatel «pas du genre à réclamer une démission»

Christian Jacob, le chef des file des députés UMP demande de son côté à ce que Jérôme Cahuzac «s’exprime publiquement très rapidement car on ne peut pas rester dans cette situation». «Moi je ne suis pas du genre à réclamer une démission, comme l’ont fait les socialistes au sujet d’Eric Woerth», a lancé Luc Chatel. «S’il s’avérait qu’il a menti, le président de la République et le Premier ministre en tireraient eux-mêmes les conséquences.»

En revanche, pour le député UMP du Loiret, Jean-Pierre Door, «si tout cela se confirme, je ne vois pas quelle autre solution que la démission il pourrait avoir». «Si Jérôme Cahuzac a menti devant nous, dans cette Assemblée, il devrait démissionner. A moins que l’on bafoue ce qu’il reste de valeur dans cette assemblée».

En décembre, le ministre du Budget a démenti catégoriquement, à l’Assemblée nationale, avoir possédé un compte en Suisse.