Intercommunalité: Jean-Pierre Raffarin défend la commune et le maire «vrai médiateur de la République»
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L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin défend la commune comme échelon de base de l'organisation territoriale, estimant dans un entretien au site Internet de La Gazette des communes que «le vrai médiateur de la République, c'est le maire».
Interrogé pour savoir si «l'intercommunalité n'a pas, à terme, vocation à devenir une collectivité de plein exercice élue au suffrage universel direct», le sénateur UMP répond que «l'intercommunalité est un processus inéluctable». «Mais la commune n’a pas vocation à devenir un quartier», ajoute-t-il. «Le vrai médiateur de la République, c’est le maire. Pour être crédible, il doit disposer d’un pouvoir au sein d’une intercommunalité collégiale. Je dis donc "non" à une intercommunalité hiérarchique dans laquelle la grande commune dominerait les autres. Le maire et le Président de la République sont les deux piliers de la République. Ne nous attaquons pas aux clés de la stabilité institutionnelle».
Hostile au binôme homme-femme dans chaque canton
Jean-Pierre Raffarin défend d'autre part le département, «seule véritable structure dans notre République préoccupée par la ruralité», selon lui. «Il faut maintenir ce lien», assure-t-il. L'ex-Premier ministre, à l'origine de l'«Acte II de la décentralisation» en 2003-2004, estime toutefois qu'il faut «différencier complètement le rôle du département de celui de la région», ce qui, réaffirme-t-il, «passe par deux fois moins de régions». Selon lui, «c’est parce que les tailles de ces collectivités sont voisines qu’il y a concurrence et chevauchement. Les régions à faible densité démographique se comportent comme des départements».
Jean-Pierre Raffarin se dit enfin hostile à l'élection d'un binôme homme-femme dans chaque canton, dont le nombre sera réduit de près de moitié, comme le prévoit le projet de loi actuellement débattu au parlement. «Quel est l’élu qui tiendra les ciseaux le jour de l’inauguration? Chacun sait que la vie de couple, ce n’est déjà pas facile quand il y a de l’amour. Alors, avec de la concurrence et de la rivalité… Ce binôme est un gadget ignorant des réalités humaines. C’est impossible que ça marche», affirme-t-il.