Politique agricole commune: Nicolas Hulot refuse une réforme «en catimini»

Politique agricole commune: Nicolas Hulot refuse une réforme «en catimini»

© 2013 AFP

© 2013 AFP

L'architecture de la politique agricole commune (PAC) pour 2014-2020, actuellement en débat au niveau européen, ne doit pas être décidée «en catimini», entre «initiés», a plaidé ce mercredi Nicolas Hulot, dont la Fondation lance une campagne en faveur d'une agriculture «plus écologique» et «plus juste».

Avec le leitmotiv humoristique «J'me champ bien» (ou «I field good» en anglais), la Fondation appelle les citoyens européens à soutenir «quatre orientations pour réformer la PAC»: favoriser le soutien à l'emploi ou l'installation de jeunes agriculteurs, réorienter les aides vers les systèmes agricoles respectueux de l'environnement, mieux répartir les aides entre les types de productions et entre les pays et supprimer les aides aux exportations néfastes aux agriculteurs des pays du Sud.

«Les citoyens ont le droit d'être informés de ce qu'on fait de leur argent»

«La PAC est le premier budget européen, autour de 50 milliards d'euros, et simplement à ce titre, les citoyens ont le droit d'être informés de ce qu'on fait de leur argent», a estimé Nicolas Hulot lors d'une conférence de presse à Paris. «Cette réforme, dans ses aspects positifs comme négatifs, ne peut pas se faire en catimini, être simplement une réflexion d'initiés», a ajouté l'ex-animateur de télévision en lançant une pétition sur le site www.ifieldgood.org.

La réforme de la PAC, qui doit permettre de fixer le cadre des aides versées aux agriculteurs pour la période 2014-2020, est actuellement dans «une séquence décisive», a rappelé à ses côtés Samuel Féret, coordinateur du collectif associatif Pac 2013, avec un vote prévu en mars au Parlement européen puis la négociation en juin entre Etats.

«Il faut une PAC qui permette à l'agriculture d'aborder un vrai virage»

Le système européen des subventions agricoles a été globalement épargné lors des négociations sur le budget européen début février. L'enveloppe allouée à la Politique agricole commune (PAC) et à la pêche pour la période 2014-2020 baissera légèrement, ramenée de 420,7 milliards d'euros (pour la période 2007-13) à 373,2 milliards.

L'agronome Marc Dufumier, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, appelle à rompre avec les modes actuels d'attribution des subventions européennes pour mieux rétribuer les pratiques plus respectueuses de l'environnement. «Il faut une PAC qui permette à l'agriculture d'aborder un vrai virage», a-t-il souhaité. La Fondation Nicolas Hulot défendra ses propositions lors du 50e salon de l'agriculture, qui débute samedi à Paris, à travers quatre conférences.