Rapport: Hubert Védrine prône un renforcement de l'influence de la France dans l'Otan

Rapport: Hubert Védrine prône un renforcement de l'influence de la France dans l'Otan

© 2012 AFP

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L'ex-ministre Hubert Védrine estime qu'une nouvelle sortie française du commandement intégré de l'Otan «n'est pas une option», mais que la France doit au contraire renforcer son influence au sein de l'Alliance atlantique, dans un rapport remis ce mercredi au chef de l'Etat.

François Hollande n'avait pas exprimé durant la campagne électorale l'intention de revenir sur le choix de Nicolas Sarkozy de revenir en 2009 au sein du commandement intégré de l'Otan, mais il avait demandé à l'ancien ministre des Affaires étrangères d'évaluer les conséquences pour la France de cette décision.

«Il est un peu tôt pour évaluer» ce retour

«Il est un peu tôt pour évaluer» ce retour, «parce que certains effets potentiellement positifs ou négatifs ne se développeront qu'avec le temps», a estimé Hubert Védrine à sa sortie de l'Elysée. «Une décision de sortir ne serait comprise par absolument personne et ne nous apporterait absolument rien. Nous n'aurions pas les arguments. De Gaulle a eu raison à l'époque, aujourd'hui, ce n'est pas du tout le cas», a-t-il ajouté.

Selon lui, «une (re)sortie française du commandement intégré n'est pas une option». «Elle ne serait comprise par personne, ni aux Etats-Unis ni en Europe, et ne donnerait à la France aucun nouveau levier d'influence, au contraire», écrit Hubert Védrine dans son rapport. Au chapitre recommandations, il suggère que la France doit au contraire «s'affirmer beaucoup plus dans l'Alliance, et y exercer une influence accrue, s'y montrer vigilante et exigeante».

La crise au Sahel «peut s'avérer un test à maints égards»

Selon lui, Paris doit également «continuer de plaider, malgré tout, en faveur d'une Europe de la défense dans le cadre de l'Union». «Sans le réveil d'une volonté politique forte (...) tous les mécanismes de l'Europe de la défense resteront sur le papier, partiels ou inanimés. Dans le cas contraire, ils se réveilleront», estime-t-il, en soulignant que la crise au Sahel «peut s'avérer un test à maints égards».

Dans un communiqué, l'Elysée a indiqué que le président Hollande avait «largement approuvé les conclusions» de l'ancien ministre, «aussi bien sur le renforcement de l'influence de la France au sein de l'Otan» que sur la mobilisation de ses partenaires européens en faveur de l'Europe de la défense. En 1966, le général De Gaulle, alors chef de l'Etat, avait décidé la sortie de la France du commandement intégré de l'Alliance atlantique. Nicolas Sarkozy avait décidé de revenir sur cette décision en avril 2009.