RÉACTIONS35 heures: La droite ironise après la sortie de Jean-Marc Ayrault

35 heures: La droite ironise après la sortie de Jean-Marc Ayrault

RÉACTIONSa déclaration du Premier ministre - et son démenti - font le bonheur de l'opposition...
Enora Ollivier

Enora Ollivier

Maladresse? Quiproquo? Quoi qu’il en soit, en assurant ce mardi que le retour aux 39 heures n’était pas «un sujet tabou», Jean-Marc Ayrault a ravi l’opposition, qui s’est empressée de lui apporter son soutien. Jean-François Copé a ainsi «applaudi» sur Canal + la déclaration du Premier ministre. «Si le gouvernement propose d'assouplir largement les 35 heures comme nous le proposons (...), il doit savoir qu'il me trouvera à ses cotés au nom de l'intérêt du pays», a poursuivi le candidat à la présidence de l’UMP.

«Nous, opposition, nous sommes prêts à soutenir Ayrault contre Sapin et sa propre majorité s’il ouvre les yeux et ouvre le débat», a renchéri l’ex-président de l’Assemblée Bernard Accoyer sur RFI. «Avec les propositions chocs de JM.Ayrault dans Le Parisien, je me demande s'il ne va pas se présenter à la présidence de l'UMP!», a ironisé sur Twitter Christian Estrosi.

« Avec les propositions chocs de JM.Ayrault dans @le_parisien, je me demande s'il ne va pas se présenter à la présidence de l'UMP ! #Ayrault — Christian Estrosi (@cestrosi) October 30, 2012 »

«Une excellente nouvelle» pour Parisot

Valérie Pécresse, bras droit de François Fillon dans la course à la présidence de l’UMP, a salué sur i-Télé «l’éclair de lucidité» du Premier ministre, en disant «espérer qu’il dure plus de 24 heures». «C'est une excellente nouvelle», a souligné de son côté Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui a jugé sur Europe 1 qu’ «on peut enfin parler de la question du travail dans notre pays!».

«Il y aura sûrement un débat, compte tenu de ce qui a été écrit», a temporisé Laurent Fabius, qui a déclaré sur France 2 ne pas vouloir «relancer la polémique». Dans son interview, le Premier ministre «dit qu'il n'est pas favorable» à une remise en cause des 35 heures, assure pourtant le ministre des Affaires étrangères.

«Ce n'est plus des bugs, c'est quasiment un virus qui touche le gouvernement»

L’éventualité d’une modification de la durée légale du travail a en revanche hérissé François Chérèque. «Si le gouvernement touche aux 35 heures, il aura la CFDT en travers de sa route», a-t-il déclaré sur France Info. «Si le gouvernement n'a jamais vu la CFDT en colère, c'est bien sur ce sujet du temps de travail qu'elle pourrait contester son action, donc il est temps que le Premier ministre, très rapidement, arrête cette polémique», a-t-il insisté. Le PCF a quant à lui exhorté dans un communiqué le Premier ministre à «assumer d'être de gauche au lieu de multiplier les clins d’oeil au patronat».

La déclaration de Jean-Marc Ayrault, qu’il a rapidement démentie, a été corrigée dès ce matin par le ministre du Travail. «Il ne faut pas supprimer les 35 heures», a affirmé Michel Sapin sur RTL. «Supprimer les 35 heures, c'est supprimer les heures supplémentaires, c'est supprimer le fait que quand on travaille plus, on est payé plus», a-t-il insisté. Une précision qui fait également le bonheur de l’opposition: «À ce niveau-là, ce n'est plus des bugs, c'est quasiment un virus qui touche le gouvernement», a ironisé Valérie Pécresse. «C’était trop beau pour être vrai!», s'est exclamé de son côté, Jean-François Copé. «Hélas! cela n'aura duré que quelques minutes, puisqu’il a été immédiatement rectifié sur la question des 39 heures par son subordonné, le ministre du Travail».