PSPS: Harlem Désir, premier secrétaire aux ordres?

PS: Harlem Désir, premier secrétaire aux ordres?

PSAu congrès de Toulouse, Désir va devoir prouver qu'il n'est pas au garde-à-vous...
Matthieu Goar

Matthieu Goar

Certains parlent déjà d'un premier secrétaire sous tutelle. Elu par environ 72% des militants qui se sont déplacés pour voter, Harlem Désir doit trouver sa place entre les différents bastions de pouvoir de la majorité dès ce week-end lors du congrès de Toulouse. Porté par des ministres influents à la tête de Solférino (Le Foll, Peillon, Moscovici, Valls), que veut-il faire du PS? Un parti godillot ou un laboratoire d'idées qui pousse l'exécutif?

>> Le parcours d'Harlem Désir en images par ici

«Sa légitimité, il la construira dans ses messages politiques, mais aussi dans la vision du parti qu'il proposera lors du congrès», lâche Karine Berger, future porte-parole adjointe du PS. Le nouveau premier secrétaire prendra la parole dimanche en clôture de ce 76e congrès. Pendant trois jours, il écoutera Ségolène Royal ou encore Jean-Marc Ayrault s'exprimer devant les militants. Mais il sera sans doute aussi très attentif au discours d'adieu de Martine Aubry, qui aurait préféré comme successeur Jean-Christophe Cambadélis.

«Langue de bois d'or»

Histoire de contenter les aubrystes, les dirigeants socialistes ont collé à Harlem Désir un numéro 2 très influent: Guillaume Bachelay, ancienne plume assassine de Laurent Fabius et proche de l'ancienne patronne du PS. «Il y a des gens qui ont le sentiment que Harlem sera sous tutelle. Pour ma part, je pense qu'il peut s'émanciper. Il a tout intérêt à ce que le parti soit autonome et prenne des positions fortes», pense Emmanuel Maurel, tête de liste de la motion 3 qui a recueilli près de 28% des suffrages face à Désir.

Depuis quelques semaines, Harlem Désir, souvent consensuel (il a été une nouvelle fois désigné «langue de bois d'or» par un vote des journalistes) commence à prendre des positions détonantes. Par exemple en se prononçant pour la procréation médicale assistée, alors que Jean-Marc Ayrault s'était dit opposé à une telle idée. «C'est parce qu'on écoutera les Français qu'on aidera le gouvernement à ne pas décrocher de la société», avait-il expliqué. «Il faut que le parti soit vivant, que l'on revienne à l'esprit des primaires et que l'on arrive préparés pour 2014 et 2017. Ce n'est pas parce que l'on est au gouvernement que l'on doit être atones», glisse un élu PS.