Débat Fillon-Copé: Les candidats refusent l'affrontement
POLITIQUE•Avant de se retrouver jeudi soir pour l'émission «Des paroles et des actes», les deux candidats à la présidence de l'UMP fourbissent leurs arguments...Anne-Laëtitia Béraud
Jean-François Copé et François Fillon presque face à face. Les deux candidats à la présidence de l’UMP vont se retrouver devant les téléspectateurs pour l’émission «Des paroles et des actes» jeudi 25 octobre sur France 2. A trois semaines de l’élection du nouveau chef de la droite, le 18 novembre, ce «DPDA» devrait constituer l’unique rendez-vous diffusé à une heure de grande écoute de cette campagne interne.
S’il semble décisif par son ampleur médiatique, l’exercice tend néanmoins à être dédramatisé dans les deux camps. «Je ne sais pas si l’importance (de cette émission, ndlr) est décisive ou non, mais je pense que c’est utile», a ainsi affirmé Jean-François Copé vendredi à quelques journalistes, dont 20 Minutes. Avant d’avancer que cette émission serait plus difficile pour Fillon que pour lui-même, car «chez les fillonnistes, on croit que moins on voit Fillon, plus on va voter pour lui», ajoutant, magnanime: «Je ne sais pas d’où ça sort, je n’aurais jamais inventé une théorie pareille.» Cependant, l’enjeu apparaît a priori plus important pour Jean-François Copé, ce dernier restant à la traîne dans les intentions de vote des sympathisants UMP.
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Dans l’équipe Fillon, l’heure est également à la dédramatisation de ce «DPDA»: «Ce n’est pas un débat comme pour une élection présidentielle, on est très loin de cette ambiance, de cette confrontation dure», souligne Gérald Darmanin, l’un des porte-parole de l’ancien Premier ministre. Le jeune député du Nord explique que les débats les plus importants se déroulent lors des réunions publiques, au contact direct des adhérents UMP.
Autre élément de cette dédramatisation: à entendre les protagonistes et leurs équipes, il n’y aurait pas de préparation particulière pour le débat. «Pas besoin de petite fiche, je sais quoi dire car j’enchaîne les meetings tous les jours», répond Jean-François Copé à 20 Minutes, insistant sur la notion de compétitivité, car c’est, selon lui, «le vrai sujet, le cœur du projet politique». Pour François Fillon, il ne serait pas non plus question de préparation particulière, mais la lecture «des idées que Valérie Pécresse [membre de l’équipe Fillon] nous a demandé de faire remonter», confie Gérald Darmanin. Là encore, les meetings auraient suffisamment rôdé l’ancien Premier ministre pour ne pas avoir besoin de préparation intensive pour le débat. Mais en regardant les agendas des deux candidats, ils restent vierges la journée du jeudi. Ceci «par la force des choses», selon Gérald Darmanin, afin de préparer l’échéance du soir.
Enfin, un point est martelé par les deux équipes. Non, le débat ne virera pas à la guerre de tranchée entre les deux candidats, car prime l’unité au sein de la grande famille de la droite. Une attitude dans la suite logique de celle adoptée sur le terrain. Si les petites phrases d’un camp sur l’autre (et vice versa) ont émaillé cette campagne, il n’y a eu, jusqu’à maintenant, aucun choc frontal entre les deux prétendants. Aller à la confrontation pourrait nuire à la prochaine étape, celle de la «réconciliation» du parti après l’élection du président UMP, afin de mener une formation politique vers la «reconquête des territoires» au terme des prochaines élections, prévues en 2014.