Jean-Marc Ayrault sur France 2 ce jeudi soir pour calmer les inquiétudes et affirmer son autorité
POLITIQUE•Le Premier ministre est malmené dans les sondages...20 Minutes avec AFP
Malmené comme François Hollande dans les sondages, Jean-Marc Ayrault est attendu ce jeudi soir sur France 2 pour calmer les inquiétudes après le franchissement de la barre des 3 millions de chômeurs en août, et la veille de la présentation d'un budget serré, mais aussi sur sa capacité à contenir les turbulences dans la majorité sur le traité européen.
Quatre mois après son entrée à Matignon, le Premier ministre est l'invité à 20h45 de l'émission politique Des paroles et des actes, présentée par David Pujadas. Le premier budget du quinquennat, qui sera présenté vendredi matin en Conseil des ministres, devrait être au coeur de l'intervention de Jean-Marc Ayrault, agacé par les fuites ou ballons d'essai lancés ces derniers jours dans la presse.
Les hausses d'impôts cibleront «les plus grandes entreprises» et «les plus aisés»
Le défi est en effet de taille pour l'exécutif: réduire à tout prix le déficit public à 3% du PIB (contre 4,5% ciblés cette année) malgré une croissance inexistante, et traduire en actes le projet économique de François Hollande. Avec à la clé un effort historique de 30 milliards d'euros. Jean-Marc Ayrault devrait dire jeudi soir «"voilà (où sont) les économies, voilà (où sont) les impôts", il expliquera qu'ils sont justes, dira combien pour les petites entreprises, combien pour les grandes entreprises (...) et donnera aussi les perspectives», a confié un membre du gouvernement.
Les hausses d'impôts cibleront «les plus grandes entreprises» et «les plus aisés», a d'ores et déjà garanti le ministre de l'Economie Pierre Moscovici. La mesure la plus symbolique sera la fameuse taxe à 75% sur les revenus d'activité au-dessus d'un million d'euros par an. Le chômage, qui a dépassé en août la barre des 3 millions en métropole, sera un autre thème de l'émission. Jean-Marc Ayrault a lui-même glissé récemment qu'il «ne (savait) pas si nous parviendrons» à inverser la courbe d'ici un an, l'objectif assigné par le président Hollande.
Reprendre la main sur le «paquet» européen
Le Premier ministre, dont l'autorité sur la majorité a été mise à mal par le récent refus des alliés écologistes de voter le traité budgétaire, va aussi chercher à reprendre la main, avant l'ouverture la semaine prochaine du débat au parlement, sur le «paquet» européen. Jean-Marc Ayrault dira ainsi s'il soumet ou non au vote la déclaration qu'il fera le 2 octobre à l'Assemblée.
Les récents flottements au sein de la majorité sur le droit de vote des étrangers ou les contrôles au faciès devraient aussi être abordés, peut-être lors du débat qui opposera au cours de l'émission l'ancien maire de Nantes à l'ex-ministre UMP et ex-porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet.
«Ayrault, ce n'est pas un tortionnaire»
«Ayrault, ce n'est pas un tortionnaire», assure un ministre. C'est la «gentillesse», le «Français affable». «Il tient son autorité du fait que c'est un excellent animateur», ajoute-t-il, même si «cela n'évite pas les couacs». A gauche, certains s'inquiètent cependant de voir le Premier ministre «ballotté». «C'est la pièce faible du dispositif Hollande», glisse son couvert d'anonymat un responsable, qui certes a eu des différends avec le député-maire de Nantes.
En baisse brutale dans les sondages comme le chef de l'Etat, Jean-Marc Ayrault, que des liens de grande confiance lient au chef de l'Etat, sait toutefois qu'il a peu de chance d'occuper le poste de Premier ministre durant cinq ans comme son prédécesseur, François Fillon, ou comme Lionel Jospin. Certes, ils ont duré, mais dans les deux cas, «est-ce que ça s'est bien terminé?», ironisait François Hollande le 17 septembre sur France 2.