Mardi à minuit au plus tard, le nom du nouveau premier secrétaire du PS sera connu. En effet, le premier signataire de la motion Aubry-Ayrault sera l’heureux élu au terme d'un processus assez obscur. Et les documents sont remis mardi soir en bureau national. La bataille se joue entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. Et dans la lutte médiatique, l’actuel numéro 2 du PS, Harlem Désir, est en train de s’imposer, si ce n’est d’être imposé par certains «camarades socialistes». Le nom de l’eurodéputé est de plus en plus cité depuis quelques jours. «Harlem Désir premier secrétaire, ça m’irait», a lâché lundi matin sur i-Télé Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, comme si la décision était actée.

Dimanche, Michel Rocard avait fait part de son choix.. «Ma préférence c'est plutôt Harlem Désir», a dit l’ancien Premier ministre sur Europe 1. «J'ai passé dix ans au Parlement européen côte à côte avec Harlem Désir dont je tiens à saluer l'immense curiosité et la capacité de travail», a-t-il argumenté, avant d’ajouter: «Je suis désolé de le dire comme ça, parce que j'aime aussi beaucoup Jean-Christophe Cambadélis qui est aussi un copain. On fera avec les deux...»

Coup de force des hollandais?

Mais la grosse offensive avait été lancée en fin de semaine dernière. Vendredi sur RTL, Manuel Valls avait expliqué que l’eurodéputé «est le mieux placé», notamment parce qu'il «est le numéro deux, parce qu'il a eu la responsabilité du Parti socialiste au moment des primaires». Et d’ajouter: il a «une grande capacité de rassemblement», il «est très apprécié par les militants» et «capable de mener le Parti socialiste dans la continuité mais aussi dans la rénovation». Le même jour, Delphine Batho disait également, qu’«à titre personnel», elle votait Harlem Désir. Il a «montré dans l’organisation des primaires socialistes qu’il a toutes les capacités d’un leader ou d’un rassembleur», a ajouté la ministre de l’Ecologie.

La semaine dernière déjà, c’est Vincent Peillon qui avait ouvert le feu en se prononçant ouvertement en faveur d’Harlem Désir. «Moi, je pense que si l'on veut marquer la continuité d'une rénovation du parti et puis, une certaine continuité dans l'action qui a été conduite et qui a permis la victoire, Harlem Désir était le numéro 2, c'est une bonne chose», avait-il dit sur le plateau du «Grand Journal de Canal+».

Des renforts de poids en faveur de l’ex-patron de SOS Racisme mais surtout des renforts tendance «hollandais». Du moins récemment convertis pour éviter que la ficelle soit trop voyante? Car jusqu’à récemment, c’est bien l’hypothèse Cambadélis qui tenait la corde, notamment imposée par Martine Aubry. Une candidature rejetée par les proches de Hollande, membres du gouvernement ou non, qui montent donc au créneau pour tenter un coup de force en faveur du numéro 2 du PS. Leur lobbying médiatique et en coulisse finira-t-il par payer? Au final, c’est Martine Aubry qui tranchera, en concertation avec Jean-Marc Ayrault et, évidemment, François Hollande, même s’il a promis de se détacher officiellement des affaires du parti.