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Après le «black friday», que reste-t-il du poker online américain?
POKER•La fermeture de trois des principaux sites américains a bouleversé le marché...Matthieu Sustrac
En mettant sous clefs trois sites de poker online parmi les plus fréquentés, vendredi 15 avril, le département de la justice américaine a bouleversé l'équilibre du marché. Moins de deux semaines après ce tremblement de terre, il est temps de faire un point sur cet épisode désormais connu sous le nom de «black friday».
Une baisse du trafic mondial
Selon Pokerscout.com, le site de référence de mesure de la fréquentation des sites de jeu en ligne, le nombre de joueurs a chuté de 22% au niveau mondial. Entre les joueurs américains qui n'ont plus accès à certains sites et ceux qui n'ont plus réellement confiance, la baisse était prévisible. PokerStars reste le site le plus fréquenté au monde et après une première semaine difficile, les chiffres du week-end de Pâques ont été presque dans la normale de l'opérateur. Pour FullTilt Poker, la baisse du trafic est plus significative... mais sans aucune comparaison avec la dégringolade du réseau CEREUS qui abrite AbsolutePoker. Là, on parle d'une chute de 65% du nombre de joueurs de cash-game.
Les remboursements ont commencé
Le gros problème des joueurs américains reste la récupération de leur argent sur les sites Internet. PokerStars les a officiellement invités à procéder aux transactions, mardi. «Nous sommes heureux d'annoncer que l'option de retrait est maintenant disponible», pouvait-on lire sur le site qui parle tout de même d'un «délai» au vu du «nombre important de demandes».
Pour les joueurs ayant un compte sur Absolute Poker, cela devrait prendre plus de temps. Les clients américains ont reçu un message leur précisant qu'il leur était impossible de retirer la totalité de leur argent en une seule fois. Les joueurs ne pourront retirer que 250 dollars par semaine. Autant dire que cela risque d'être très long pour ceux qui ont plusieurs milliers de dollars sur ce site.
Vers un légalisation du poker online
Hommes politiques, organisations de joueurs, lobbys et casinotiers sont montés au créneau pour expliquer que le jeu ne pouvait être cloué au pilori et qu'il pouvait être une source importante de revenus pour le pays. Un marché légal devrait rapporter des milliards au gouvernement.
S'il a forcément une idée derrière la tête, Gary Loveman, CEO d'un groupe évoluant dans l'univers du jeu, a écrit dans le magazine Fortune qu'il était favorable à une légalisation du jeu online aux USA. «Ne devrions-nous pas saisir ce moment pour légaliser le poker online et permettre le développement d'une industrie responsable et sécurisée aux Etats-Unis tout en ramenant des emplois et des revenus à la maisons?», s'interroge le patron de Caesars Entertainement.