INDUSTRIEPoker: La guerre du buzz

Poker: La guerre du buzz

INDUSTRIELes opérateurs du marché français se concurrencent pour séduire de nouveaux clients...
M. S.

M. S.

Depuis le début de l'année 2011, deux opérateurs ont envahi l'espace marketing avec deux stratégies bien différentes. D'un côté, Party Poker, qui lance son billet à 11 euros à l'effigie de Bruno Solo, et de l'autre, Michael Youn et PokerStars, et l'histoire du vrai-faux cambriolage...

Mardi, Place de la Sorbonne, vingt personnes sont là pour l'opération Billet à 11 euros qui consiste à distribuer 10.000 faux billets donnant droit à un crédit de jeu sur un site Internet. Pour l'occasion, une équipe vidéo et de vrais convoyeurs ont été réquisitionnés par Party Poker. «On veut faire les choses bien même si c'est une opération décalée, il nous fallait des gens qualifiés pour utiliser ce fourgon et donner un peu de crédibilité à notre billet», explique Hermance Blum, consultante marketing pour l'opérateur, tandis qu'une comédienne récite son texte devant la caméra.

La stratégie d'acquisition de l'opérateur se base sur le personnage d'ambassadeur de Bruno Solo et ces distributions dans la rue. «C'est convivial, on va à la rencontre des gens», indique Hermance Blum, qui se félicite du partage viral de la vidéo sur Internet. «Nous avons propulsé les vidéos sur une plateforme [...] et, cinq jours plus tard, nous avons presque franchi l'objectif. C'est une bonne surprise», ajoute-t-elle, avant d'évoquer la stratégie de l'opérateur.

«C'est une campagne d'acquisition de nouveaux joueurs où on se positionne sur un créneau divertissement. Pour pas cher on peut s'amuser... Notre but est de faire découvrir le poker en prenant les joueurs par la main avec une approche pédagogique. Nous offrons donc un crédit de tournoi qui permet de jouer plus longtemps qu'en cash-game», termine-t-elle sans dévoiler le montant de l'opération publicitaire.

Pokertrash?

Changement complet de stratégie chez PokerStars. Le numéro un mondial joue cette fois la carte de la provocation avec une histoire de vrai-faux cambriolage dont la victime n'est autre que Michael Youn. Tout a commencé quand l'humoriste a annoncé le cambriolage dont il a été victime le 31 décembre. Quelques jours plus tard, il a ensuite tenté d'attendrir les voleurs sur Twitter. Incroyable, dès le lendemain, son fameux Hummer jaune est récupéré avec plusieurs objets personnels à l'intérieur.

La police est intervenue mais l'histoire prend un nouvel élan quand le comique se retrouve au centre d'une campagne de pub pour l'opérateur de poker. PokerStars annonce en effet un tournoi gratuit (jeudi soir à 21 heures) avec Michael Youn où l'on pourra gagner le home-cinéma de la star. L'humoriste a-t-il vraiment été victime d'un vol qu'il avait qualifié de «viol»? On ne sait plus très bien et la page qui présente le tournoi annonce la couleur avec un «info ou intox» qui laisse planer le doute.

Michael Youn brouille encore plus les pistes en ajoutant «Mon cambriolage c'est du bidon? Je vous ai bien bluffés? Vous avez cru lire dans mon jeu depuis le début? En tout cas, si vous êtes si joueur, venez me plumer sur PokerStars.fr. Entre deux bluffs, je vous dirai peut-être la vérité», et on ne sait plus trop la vérité. «Et si tout était faux? Et si tout était vrai? Si tout le monde avait menti? Si la presse s'était trompée? Et si j'avais tout inventé?», a en effet écrit Michael Youn sur son Twitter pour ajouter au flou général.

Le pari de l'acquisition par le choc est gagné pour l'opérateur. Mais le mode de création de ce buzz formidable rencontre un accueil mitigé sur le Net. Il ne semble aussi pas avoir plu aux victimes de cambriolages. Aux fonctionnaires de police mobilisés non plus...