« Minute Papillon ! » : Les « nudes », nos conseils et les règles à respecter
podcast•Pierre Dubol, psychologue@SexoPsycho, revient sur les règles à propos de l’envoi et la réception d’images en ligne de nuditéAnne-Laëtitia Béraud
Vous avez rencontré une personne qui vous ravit, votre cœur bat la chamade, ainsi que l’envie de faire monter la température. On vous propose un échange de « nudes », de photos de votre corps dénudé, envoyées en un clic. Ce sera « oui », « non », ou « peut-être », mais aussi « comment » ?
A l’occasion de la journée internationale « Safer Internet Day », rendez-vous annuel de sensibilisation aux usages du numérique à destination des jeunes, et de la sortie de la série « Nudes » sur Prime Video, qui revient sur les violences sexuelles en ligne, on vous propose de réécouter notre podcast « Minute Papillon ! » consacré aux « nudes ».
Le consentement, règle numéro 1
Pierre Dubol, l’invité de cet échange, est psychologue clinicien spécialisé en sexualité et en thérapies comportementales et cognitives (TTC). Créateur et animateur du compte@SexoPsycho, il est coauteur, avec Passage du désir, du livre Vive le plaisir, f*ck la routine (Albin Michel), illustré par@latrentainetmtc.
Écoutez notre épisode sur votre plateforme préférée (Spotify, Deezer, Apple Podcast...)Alors que l’on envoie de plus en plus jeune ces clichés de nus, et que rares sont les images que l’on peut effacer d’Internet, Pierre Dubol rappelle dans cet entretien quelques règles et conseils. Les bases du « nude » : le consentement des personnes impliquées, et le secret des échanges. « Un nude se veut à caractère érotique, à caractère esthétique, souligne Pierre Dubol. Il y a des personnes qui auront plaisir à prendre en photo plutôt des parties génitales. Cela ne représente pas un problème en soi (…), c’est apprécié par peu de personnes. Et il faut s’assurer, même avec un "nude" classique, avec une évocation érotique, que la personne est consentante ». Le psychologue évoque aussi les bienfaits que ces photos peuvent procurer à la personne qui les envoie ou qui les reçoit, comme la confiance en soi et son partenaire.
Des règles juridiques strictes
Notre expert propose des conseils pour se protéger, comme suggérer plutôt que montrer son corps, ou mettre son téléphone en mode avion quand on produit ces images. Pierre Dubol évoque enfin le phénomène du « revenge porn », la « vengeance pornographique », soit la diffusion de photos ou de vidéos d’une personne sans son consentement, dans le but de se venger, de blesser.
Rappelons que photographier ou filmer une personne ou transmettre son image, sans son accord et lorsque l’image a un caractère sexuel, est sanctionné de deux ans d’emprisonnement et de 60.000 euros d’amende. Diffuser cette photo ou cette vidéo, même si elle a été obtenue avec l’accord de la personne, est également sanctionné.
Des outils contre le « revenge porn »
L’échange de photos dénudées de jeunes filles, diffusées sans leur consentement, a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux et les messageries cryptées depuis le premier confinement lié au Covid-19. Ces photos, pour la plupart volées, sont partagées via des comptes « fisha » (« affiche » en verlan), qui les diffusent en boucle auprès de leur communauté. Selon le collectif Stop Fisha, qui lutte contre les cyberviolences sexistes et sexuelles, des contenus illicites ont déjà été diffusés sur un groupe réunissant près de 233.000 membres sur Telegram. 20 Minutes a notamment enquêté sur ce sujet.
Si vous êtes victime de la diffusion en ligne d’un contenu sans votre consentement, ou d’un compte préjudiciable, signalez-le rapidement auprès du site E-enfance.org, qui gère le numéro d’aide anonyme et gratuit 3018. Contactez aussi Pharos, le portail officiel dédié au signalement des contenus illicites sur Internet, mais aussi les plateformes concernées, comme Telegram, Snapchat ou Instagram.
À lire aussi