« Tout Sexplique ! » : « Barbie est un jouet qui cache beaucoup de sens »
podcast•À l’occasion de la sortie du film « Barbie » de Greta Gerwig avec Margot Robbie, « Tout Sexplique ! » a rencontré Anne Monier Vanryb, commissaire de l’exposition « Barbie » qui a eu lieu en 2016 au Musée des Arts décoratifs à Paris
Jeanne Cerin
Barbie célèbre ses 64 années d’existence avec la sortie d'un film réalisé par Greta Gerwig. L’occasion de revenir dans notre podcast sur les effets qu’a pu produire la célèbre poupée vendue à plus d’un milliard d’exemplaires dans le monde depuis sa création. Personnification des standards de beauté d’une époque, la poupée au physique longiligne a su se réinventer pour s’adapter à la demande d’inclusivité.
Car pendant des années, la Barbie demeurait blonde, maigre, arborait une poitrine haute et une taille de guêpe. Dans cet épisode de « Tout Sexplique ! », on revient avec Anne Monier Vanryb, commissaire de l’exposition Barbie qui a eu lieu en 2016 au Musée des Arts décoratifs à Paris, sur toutes les évolutions du physique de la poupée Mattel. Quels effets a-t-elle produits sur la représentation du corps féminin dans l’imaginaire des enfants et de nos sociétés ?
Barbie, reflet des stéréotypes d’une époque
« Barbie ressemble toujours à l’idéal physique de son époque », tranche dès le départ la conservatrice. À ses débuts, fin des années 1950, elle adopte donc le physique des pin-up : une taille très fine, des seins en obus, un physique à la Marylin Monroe. Dans les années 1960, un premier changement s’opère. Barbie adopte la coupe de Jackie Kennedy et mincit « pour ressembler aux mannequins londoniennes ».
Mais c’est réellement en 1977 que Barbie connaît sa plus grande évolution. La ligne Superstar inaugure une Barbie plus jeune. Fini la Barbie beauté fatale, froide et mystérieuse, « elle devient souriante, bronzée, et regarde droit devant elle », détaille Anne Monier Vanryb.
Un physique reconduit dans les années 2000 lorsque les stars de l’époque sont adolescentes, comme la chanteuse Britney Spears. Barbie copie leur look pour coller à l’image d’une ado pop star. Encore une fois, « c’est le modèle idéal de l’époque : il faut avoir l’air jeune » explique Anne Monier Vanryb.
Les amies de Barbie, les poupées inclusives
Selon elle, les critiques émises à l’encontre de Barbie sont fondées. Barbie était trop mince et pas représentative de la diversité des corps féminins. Malgré tout, elle regrette que la poupée pâtisse autant de cette image alors même que ce sont les époques et les critères de beauté qui ont dicté le physique de Barbie.
Dans un article publié sur le site du Musée des Arts Décoratifs, elle affirme aussi que Barbie a su se réinventer. « Toute la diversité autour de Barbie se fait au début grâce à ses amies comme Christie ou Teresa », explique Anne Monier Vanryb dans notre podcast. « Le changement de paradigme se fait vraiment sur le fait que ces poupées sont des barbies ». Sans oublier les efforts de la marque pour représenter des morphologies différentes avec la ligne Fashionistas commencée en 2016, et récemment la sortie d’une Barbie handicapée.