« Tout Sexplique » : La misère sexuelle, un non-sens scientifique ?
podcast•Dans un article publié en novembre 2022, notre journaliste Lina Fourneau décortique l’emploi de l’expression « misère sexuelle ». Elle revient sur ses conclusionsJeanne Cerin
En octobre 2022, notre journaliste Lina Fourneau voit passer sur les réseaux sociaux un cri d’alerte. Celui de Maghla, twitcheuse. Cette dernière publie un thread sur Twitter pour lever le voile sur le cyberharcèlement dont elle est victime.
Mais l’attention de notre journaliste se porte ensuite sur les commentaires publiés sous ce post. L’occurrence d’un terme lui saute aux yeux : misère sexuelle. Des internautes, masculins, accuse la streameuse de jouer avec la misère sexuelle des hommes, et de se plaindre ensuite des violences qu’elle reçoit.
Un non-sens scientifique
Dans ce nouvel épisode de « Tout Sexplique », Lina Fourneau revient sur l’emploi de l’expression "misère sexuelle" et de son non-sens scientifique. Elle rapporte ainsi les propos de Sébastien Landry, psycho-sexologue. Selon lui, le besoin sexuel n’a pas de fondements scientifiques : « On ne meurt pas de besoin sexuel ».
L’utilisation de ce terme induit également l’existence problématique d’une norme en matière de sexualité. Or, selon Lina Fourneau, ainsi que pour les experts qu’elle a interrogé, il ne s’agit pas de renier le manque de certaines personnes, mais d’arrêter de rapporter ce manque à un besoin inaltérable qui doit être assouvi.
« C’est une construction historique qui a pour fondement la domination de l’homme sur la femme », rapporte-t-elle en s’appuyant sur les propos de l’historienne Maëlle Bernard. « Ce terme est compliqué à utiliser car il entend qu’on arrive à un tel point de besoin sexuel qu’on pourrait tolérer toutes sortes d’actes ». Aussi, elle alerte. « Aujourd’hui certaines femmes sont violées, victimes de violences sexuelles, de harcèlement moral, au nom de cette idée de misère sexuelle ».
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