Pourquoi les accidents du travail sont-ils « invisibles » ? Notre podcast

« Minute Papillon ! » : Pourquoi les accidents du travail sont-ils « invisibles » ?

PODCASTDans notre podcast « Minute Papillon ! », intervient la sociologue Véronique Daubas-Letourneux, enseignante-chercheuse en santé-travail à l'Ecole des hautes études en santé publique, autrice de «Accidents du travail» (Bayard)
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

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Dans notre podcast Minute Papillon !, ces chiffres : 14 morts et 12.500 blessés en moyenne par semaine en France. Ce sont les données des accidents du travail, en 2019, pour les salariés du régime général, selon les organismes de Sécurité sociale. Travailler tue, travailler blesse. Pourtant, ces chiffres hallucinants ne font qu’exceptionnellement la une des médias.

Société de l’immédiateté et pression sur les salariés

Dans sa longue enquête Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles éditions Bayard, la sociologue Véronique Daubas-Letourneux évoque ce travail qui tue, alors qu’une frénésie d’achats en ligne est attendue pour le « Black Friday ». Un événement qui entraîne une pression supplémentaire sur les salariés pour répondre à la très forte demande. De ces métiers sous pression, « le travail de préparateurs de commandes dans les entrepôts, par exemple, est en lien avec une société de consommation» régie par l'imméditateté. On clique sur son ordinateur, « on attend l’article assez rapidement dans sa boîte aux lettres. Mais derrière, il y a des conditions de travail extrêmement difficiles, et une grande pression temporelle qui est à l’origine de la survenue de plusieurs blessures. »

Dans cet entretien à écouter ci-dessus, l’enseignante-chercheuse à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) évoque ces accidents qui nous renseignent sur les risques du travail, leur inégale répartition dans la population et la crise de notre modèle. Véronique Daubas-Letourneux relève l’ampleur du phénomène des accidents du travail dans notre pays : « C’est un fait d’actualité, un fait de société. Il est social parce qu’il interroge différentes dimensions de l’organisation sociale, à la fois au niveau du travail, des conditions de travail, mais également de l’inégale exposition à des risques de se blesser ou de mourir au travail. »

Les ouvriers, les autoentrepreneurs, les salariées du secteur du soin à risque

Ces chiffres de 14 morts par semaine et 12.500 blessés sont « une moyenne qui sous-évalue la réalité. Car, dans ces chiffres, ne sont pas comptés les fonctionnaires, les agriculteurs, tous les travailleurs qui relèvent de régimes différents de sécurité sociale. On ne compte pas non plus les travailleurs indépendants, qui travaillent leur compte », ajoute la sociologue. Le travail de l’enseignante-chercheuse met aussi en lumière « un dualisme du marché de l’emploi. Il y a d’un côté des travailleurs assez bien protégés dans des grosses entreprises, et de l’autre, un marché de l’emploi qui peut être générateur de précarité et de risque d’atteinte à la santé », notamment chez les autoentrepreneurs.

L’intégralité de cet échange est à retrouver dans cet épisode audio, à écouter gratuitement. Minute Papillon ! est un podcast original de 20 Minutes. Vous pouvez l’écouter sur toutes les applications et plateformes d’écoute en ligne, comme Apple podcast, Spotify, Deezer ou Podcast addict par exemple. N’hésitez pas à vous abonner, vous retrouverez ainsi notre millier d’épisodes, et nos nouvelles diffusions. Vous pouvez nous évaluer, avec des petites étoiles, sur Apple podcast, et nous envoyer des commentaires. Pour nous écrire, notre courriel : [email protected]