Iron Man, Spiderman ou Terminator... Quel sera le soldat du futur ?
PODCAST•Dans « Minute Papillon ! », Laure Beaudonnet, journaliste à « 20 Minutes », évoque les perspectives à propos du soldat du futur, entre défis technologiques et éthiques
Anne-Laëtitia Béraud
Dans notre podcast Minute Papillon !, on explore le monde du futur à travers la recherche et les innovations technologiques, avec Laure Beaudonnet, journaliste à 20 Minutes. A quoi ressemblera le soldat français du futur ? Un humain doté d’une super-armure, comme revêt Tony Stark pour devenir le super-héros Iron Man ? Ou les choix de nos dirigeants se porteront-ils plutôt sur les machines humanoïdes, à la Terminator ? Le soldat de demain sera-t-il plutôt un mélange d’humain et de machine, portraituré par Robocop ? Ou un humain «augmenté» par des manipulations génétiques, comme le super-héros Spiderman ? La culture populaire esquisse des figures, souvent terrifiantes, du combattant du futur. Dans cet épisode, Laure Beaudonnet, journaliste au service Culture de 20 Minutes, fait le tri.
Quels choix éthiques ?
Côté français, rappelle Laure Beaudonnet, le ministère de la Défense opterait pour un soldat à la sauce Iron Man plutôt que Spiderman. Un choix éthique où le corps humain n'est pas modifié. Lors du « Digital Forum innovation défense », le 4 décembre 2020, la ministre des Armées Florence Parly a ainsi expliqué : « Nous rechercherons toujours des alternatives aux transformations invasives, c’est-à-dire des augmentations qui ne franchissent pas la barrière corporelle. Plutôt que d’implanter une puce sous la peau, nous chercherons à l’intégrer à un uniforme. En résumé, nous disons "oui" à l’armure d’Iron Man et non à l’augmentation et à la mutation génétique de Spiderman. »
L’humain sera-t-il bardé de technologies ? Quentin Ladetto, directeur de programme à l’Office fédéral suisse de l’armement et Anne-Caroline Paucot, prospectiviste, se sont penchés sur la question dans l’ouvrage Soldat du futur ( accessible gratuitement au téléchargement). Leur dictionnaire de néologismes décrit des techniques et situations qui pourraient devenir le quotidien des soldats. Les combattants pourraient ainsi être dotés de « cobrettes », des lunettes intelligentes permettant d’identifier une personne, de voir si elle est armée par exemple. Les soldats de demain pourraient aussi disposer d’un « moustigène » leur permettant de se protéger des moustiques. Le soldat ne sera pas augmenté, mais « hybridor »...
Des dispositifs externes ou internes ?
Des idées loin d’être farfelues. De grandes entreprises nouent chaque année des contrats avec les armées pour développer des dispositifs « intelligents ». Le géant Microsoft a signé un contrat de 480 millions de dollars avec l’armée américaine pour développer un casque dopé à l’intelligence artificielle, incluant une vision nocturne, une protection auditive, et vise à mesurer les signes vitaux des soldats.
Qu’en sera-t-il des machines autonomes ? Verra-t-on des Terminator se lever sur les champs de bataille, commandés par l’intelligence artificielle Skynet ? « Il est clair que dans les prochaines années, il y aura dans toutes les armées des robots qui iront au combat », selon Emmanuel Chiva, directeur de l’Agence de l’innovation de défense (AID). Mais probablement pas sous la forme humanoïde. « Je ne pense pas car cela n’a aucun intérêt opérationnel. Le fait d’avoir l’air humain ne sert à rien », estime-t-il. L’avenir appartiendra peut-être aux robots-chiens, comme ceux aujourd’hui développés par l’entreprise américaine de robotique Boston Dynamics ?
Et vous, comment imaginez-vous le combattant du futur ? Quelles questions éthiques soulève-t-il, selon vous ? Les soldats « augmentés » sont-ils compatibles avec le respect de l'humain ? Quelle est la limite de la recherche maximale d’efficacité ? Dites-le nous dans les commentaires !
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