changement climatiqueLe golf de Villeneuve-de-la-Raho va « amplifier les conflits » sur l’eau

Golf dans les Pyrénées-Orientales : Ce projet risque d'« amplifier les conflits d’usage » autour de l’eau

changement climatiqueLa colère autour du nouveau golf en construction à Villeneuve-de-la-Raho ne se tarit pas
Nicolas Bonzom

N.B.

L'essentiel

  • La colère se poursuit autour du projet de nouveau golf à Villeneuve-de-la-Raho, dans les Pyrénées-Orientales, jugeant qu’il nécessitera un arrosage excessif. Le département traverse une sécheresse historique, depuis plusieurs années.
  • Au Huffington Post, le géographe David Giband explique que l’arrosage du nouveau golf par les eaux grises de la station d’épuration, que défend la commune, ne sera pas suffisant.
  • L’avocat Mathieu Pons-Serradeil avait déjà ironisé, auprès de 20 Minutes, le 16 mars, en disant que les eaux grises ne suffiront pour l’arrosage du green que si « tous les habitants du département vont faire pipi à Villeneuve-de-la-Raho ».

Les anti-golf ne décolèrent pas, dans les Pyrénées-Orientales, tandis que la construction d’un green a débuté à Villeneuve-de-la-Raho. Samedi, ils étaient 4.500 selon les organisateurs et 1.500 selon les forces de l’ordre à se rassembler pour dénoncer un projet qu’ils jugent « insensé », au regard de l’arrosage qu’il nécessitera. Le département étant en proie à une sécheresse inédite, ça ne passe pas.

« Nous sommes préoccupés par l’alimentation de ce golf, car les promoteurs seront obligés de puiser dans le lac à côté ou dans le canal de Perpignan », déplore auprès du Huffington Post le géographe David Giband, l’un des 92 scientifiques signataires d’une tribune dans L’Indépendant, le 6 février dernier, pour que la lutte contre le changement climatique guide l’aménagement du territoire.

« On n’utilise pas 100 % des eaux grises pour arroser un golf »

Pour ce géographe perpignanais, « cela va amplifier les conflits d’usage autour de cette ressource, entre les besoins de la population, de l’agriculture, et du tourisme ». Et même si la mairie assure que l’arrosage sera assuré par les eaux de la station d’épuration, David Giband indique que cela « ne va pas suffire ». « On n’utilise pas 100 % des eaux grises pour arroser un golf, car les normes d’hygiène ne le permettent pas, confie-t-il au site d’information. Aussi, on s’achemine très certainement cet été vers des coupures d’eau, donc qui dit coupures d’eau, dit aussi restriction d’usage sur l’eau grise. »

NOTRE DOSSIER SUR LA SECHERESSE

Mathieu Pons-Serradeil, l’avocat de l’association Ecologie Pays Catalan, qui mène le combat contre ce projet, avançait le même argument, auprès de 20 Minutes, le 16 mars. Pour lui, les eaux grises ne suffiront pas, « sauf si tous les habitants du département vont faire pipi à Villeneuve-de-la-Raho ! », ironisait-il. « C’est un projet vieux de vingt ans. Depuis, les circonstances ont changé. On s’achemine vers un climat semi-aride. Alors un golf qui nécessite, pour que le green reste vert, un arrosage équivalent à la consommation d’une commune entre 7.000 et 8.000 habitants sur une année… », c’est non, s’indignait-il.