catastrophesSeptembre a été brûlant et ponctué de catastrophes et de pluies extrêmes

Réchauffement climatique : Septembre a été brûlant avec des précipitations extrêmes

catastrophesD’après l’observatoire européen Copernicus, l’année 2024 devrait très certainement être la plus chaude jamais enregistrée
La rivière Nysa Klodzka a débordé en Pologne en septembre, causant des dégâts très importants en raison de pluies diluviennes.
La rivière Nysa Klodzka a débordé en Pologne en septembre, causant des dégâts très importants en raison de pluies diluviennes.  - B. Zawrzel/Zuma Press Wire
Camille Allain

C. A. avec AFP

Comment font les climatosceptiques pour encore fermer les yeux ? Et comment fait François Asselineau pour remettre en question le réchauffement climatique, parce qu’il a fait 6 degrés un matin de septembre à Paris ? Franchement, on l’ignore. Si les projections du GIEC étaient particulièrement alarmantes, il semblerait que la réalité soit encore plus inquiétante. Depuis plusieurs années, chaque mois bat le record du mois le plus chaud de l’année précédente, attestant d’un réchauffement accéléré de notre planète. Septembre 2024 n’échappe presque pas à la règle.

S’il ne bat pas le record, le mois plutôt maussade que la moitié nord de la France a vécu se classe à la deuxième place des mois de septembre les plus chauds jamais enregistrés. Selon l’observatoire européen Copernicus, il est donc « quasiment certain » que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée, effaçant le record… de 2023.

Supertyphons, ouragans et inondations

Au-delà des seuls records de chaleur, le mois de septembre 2024 a également été marqué par des précipitations extrêmes. L’Asie a subi des super-typhons, l’Europe s’est fait noyer par Boris et l’Amérique du Nord a vécu au rythme des ouragans. « Les précipitations extrêmes du mois dernier, que nous observons de plus en plus souvent, ont été aggravées par une atmosphère plus chaude », entraînant par endroits « des mois de pluies en quelques jours », déclare Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

Le bulletin mensuel de l’observatoire met en avant les exemples de la tempête Boris, synonyme d’inondations exceptionnelles en Europe centrale, de la mousson qui « a sévèrement frappé » le Pakistan, et du typhon Krathon qui a frappé Taïwan et les Philippines début octobre. « En moyenne, le potentiel destructeur des ouragans a augmenté d’environ 40 % en raison du réchauffement de 1 °C qui a déjà eu lieu », a déclaré Michael Mann, climatologue à l’université de Pennsylvanie. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, une saison des pluies intense a fait plus de 1.500 victimes, quatre millions de sinistrés et 1,2 million de déplacés, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Un ouragean a dévasté plusieurs villes des Etats-Unis, comme ici à Asheville, où l'ouragan Hélène a causé des inondations.
Un ouragean a dévasté plusieurs villes des Etats-Unis, comme ici à Asheville, où l'ouragan Hélène a causé des inondations.  - N. Fish/USA Today

Dans la base de données de l’observatoire, septembre 2024 est ainsi le 14e sur les 15 derniers mois à être 1,5 °C plus chaud qu’à cette période, dépassant donc la limite la plus ambitieuse que les États se sont fixée en approuvant l’accord de Paris de 2015. Une telle anomalie de 1,5 °C devrait toutefois être observée en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer que le climat, actuellement réchauffé d’environ 1,3 °C, a atteint cette barre. Pour le Giec, ce seuil pourrait être observé d’ici 2030-2035, compte tenu de la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, pas encore en déclin.