20 Minutes sous les mersOcéans, nappes, sécheresse… Le magazine « Soif » rend l’eau enfin « visible »

Le nouveau magazine « Soif » place enfin l’eau « au centre des préoccupations »

20 Minutes sous les mersPauline Boyer, cofondatrice du semestriel « Soif » qui sortira fin juin, revient pour 20 Minutes sur la nécessité de mettre l’eau (et les océans) au cœur de l’actu
Marion Pignot

Propos recueillis par Marion Pignot

Ce samedi 8 juin, c’est la journée des océans. A cette occasion, 20 Minutes vous propose une série d’articles, de vidéos, de reportages, etc. intitulée « 20 Minutes sous la mer ». C’est donc l’occasion de vous parler de Soif, la nouvelle revue consacrée à l’eau.

Soif, « car l’enjeu du manque d’eau sera crucial, parce qu’on parle déjà de guerre de l’eau mais aussi parce que ''soif de connaissance, d’apprentissage et de curiosité'' », explique Pauline Boyer, présidente de l’association à l’initiative du projet et cofondatrice du semestriel disponible en précommandes. Interview.

Pourquoi avoir choisi de consacrer tout un « mook » à l’eau ?

Soif est né d’une volonté de placer le sujet de l’eau au centre des préoccupations. L’été 2022 et ses sécheresses à répétition ont été un révélateur, tout comme la sécheresse hivernale de 2023. L’eau s’est imposée comme un sujet important auprès du grand public même s’il l’était déjà auprès des scientifiques. Elle a longtemps été invisibilisée, oubliée des politiques publiques mais entre les craintes autour de l’alimentation en eau potable, les sécheresses ou l’état des nappes et les enjeux concernant sa qualité – repensons à l’affaire de pollution de grandes marques d’eau minérale –, l’eau est aujourd’hui un sujet politique, géopolitique, environnemental mais aussi culturel et sportif.

Certes, il existe des revues qui parlent d’océans et d’aventures ou des magazines très techniques sur l’eau mais pas de support qui parle de l’eau dans notre quotidien et qui soit accessible, qui fasse rêver tout en apportant de la connaissance scientifique solide.

« 20 Minutes sous les mers » sort ce vendredi, et « Soif » parle beaucoup des océans dans son premier numéro et du point Nemo, en particulier…

Les océans sont au cœur de Soif car le cycle de l’eau est un continuum. Il n’y a pas l’eau douce d’un côté et l’eau salée, de l’autre. On a d’ailleurs un entretien fleuve de la glaciologue française Heidi Sevestre qui nous parle des glaciers, ces « châteaux d’eau » comme les appelle, et de l’effet que leur fonte pourrait avoir sur le niveau des mers. Et, oui, il y a aussi un gros sujet sur ce fameux point Nemo, qui est le lieu le plus éloigné de toutes les terres immergées. Quand un marin de course au large se trouve sur ce point, les humains le plus proches de lui sont ceux qui sont dans la Station spatiale internationale (ISS) et encore, quand elle lui passe au-dessus. Mieux vaut ne pas y avoir un pépin.

Ce reportage sur le point Nemo incarne bien la thématique de notre premier numéro qui est « rendre visible, l’invisible ». Sans oublier le portrait de Charlotte Curé, chercheuse en bioacoustique qui travaille au Cerema. Elle écoute les cétacés et analyse leurs comportements. Elle est d’ailleurs en première ligne pour analyser l’impact des pollutions sonores sur le milieu marin.

Les trois cofondateurs du semestriels « Soif » : Patrice Bertaud du Chazaud, Emilie Laurent et Pauline Boyer.
Les trois cofondateurs du semestriels « Soif » : Patrice Bertaud du Chazaud, Emilie Laurent et Pauline Boyer. - Antoine Estève

Et puis, puisque l’on parle de profondeurs, il faut savoir que le dossier de notre premier numéro est en quatre parties, et va de plus en plus loin sous nos pieds. On découvre, d’abord, les réseaux de l’eau que l’on connaît et qui sont remis en cause par les crises climatiques. Puis, les égoutiers, ce métier à la fois craint et fantasmé. Puis, les nappes et enfin, les profondeurs et leur énergie, avec la géothermie.

Et vous, quel est votre rapport à l’eau et à ses profondeurs ?

On a tous une histoire d’enfance de vacances, de famille, de voyage ou de rêve en rapport avec l’eau. L’eau nous invite à aller chercher des choses enfouies en nous, c’est un espace d’aventures, de rêves ou de recherches. C’est un élément beau, certes, mais qui nous invite également à la réflexion. En tant que petite-fille de marin, l’eau est une source, une ressource et c’est aussi tout un imaginaire pour moi qui suis une fan de Florence Arthaud.

Notre dossier 20 Minutes sous les mers

J’ai et on a tous un souvenir lié à l’eau. C’est ce qui nous lie et ce qui va nous lier à nos lecteurs. Alors, oui, l’eau est un sujet de niche, mais il est aussi complètement universel. Voilà pourquoi on a prévu de faire un cahier « enfants » car l’eau, les océans sont un enjeu crucial. Les enfants en parlent aujourd’hui à l’école et il faut savoir parler à hauteur d’enfants et en famille de ce sujet d’avenir.