go le chaudRecords de chaleur… Il nous a prévu quoi El Niño pour 2024

Pic, records, puissance… Il a prévu quoi El Niño pour 2024

go le chaudIl y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99 % de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’Histoire
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • 2024 pourrait bien battre le record de chaleur établi l’année dernière, avait déjà mis en garde l’ONU mi-janvier, appelant à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour combattre le changement climatique.
  • Sous l’impulsion du phénomène météorologique El Niño, la tendance au réchauffement devrait se poursuivre cette année, vient de renchérir l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
  • « Etant donné qu’El Niño a généralement le plus grand impact sur les températures mondiales après son pic, 2024 pourrait être encore plus chaude » que l’année passée, a affirmé Celeste Saulo, qui vient de prendre son poste à la tête de l’OMM.

Des températures records jusqu’en mai ? La faute à un très puissant El Niño, qui a atteint son pic en décembre. Selon l’Organisation météorologique mondiale, le phénomène météorologique 2024 est même l’un des cinq plus puissants jamais enregistrés. Alors il nous réserve quoi El Niño pour 2024 ? 20 Minutes fait le point.

C’est quoi El Niño déjà ?

El Niño est un phénomène météorologique naturel, qui correspond à un réchauffement d’une grande partie du Pacifique tropical et se produit tous les deux à sept ans pour durer entre neuf et douze mois. Celui que l’on surnomme « l’enfant terrible du climat » modifie la circulation de l’atmosphère à l’échelle de la planète et réchauffe des zones lointaines et, souligne l’OMM, il se produit dans le contexte d’un climat modifié par les activités humaines.

Que sait-on sur l’actuel épisode El Niño ?

El Niño est l’un des cinq plus puissants jamais enregistrés, a indiqué mardi l’OMM. Le phénomène météorologique, qui s’est développé en juin 2023, a atteint son apogée entre novembre et janvier. Il a affiché une valeur maximale d’environ 2,0 °C au-dessus de la température moyenne de surface de la mer sur la période 1991 à 2020 pour l’océan Pacifique tropical oriental et central.

Et, donc, quelles sont les prévisions de 2024 ?

Ainsi, 2024 pourrait bien battre le record de chaleur établi l’année dernière. Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) ont même fait un calcul de probabilité : il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99 % de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’Histoire.

« Etant donné qu’El Niño a généralement le plus grand impact sur les températures mondiales après son pic, 2024 pourrait être encore plus chaude » que l’année passée, a souligné ce lundi Celeste Saulo, la nouvelle secrétaire générale de l’OMM. « Des températures supérieures à la normale sont prévues sur presque toutes les zones terrestres entre mars et mai », a détaillé Celeste Saulo. Il y a même environ 60 % de chances qu’El Niño persiste entre mars et mai et 80 % de chances que des conditions neutres (ni El Niño ou La Niña) soient observées d’avril à juin.

Pour rappel, 2023 a été « de loin » l’année la plus chaude jamais enregistrée. La température mondiale moyenne annuelle a été de 1,45 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900), selon l’OMM. « Chaque mois depuis juin 2023 a établi un nouveau record mensuel de température, a également rappelé Celeste Saulo. El Niño a contribué à ces températures records, mais les gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur en sont sans équivoque le principal responsable. »

Quelles conséquences sur la température des océans ?

Les températures à la surface des océans dans le Pacifique équatorial reflètent clairement El Niño. Cependant, les températures à la surface de la mer dans d’autres parties du globe « ont été persistantes et inhabituellement élevées au cours des dix derniers mois », a indiqué la météorologue argentine. Ainsi, la température de la surface de la mer en janvier 2024 était de loin la plus élevée jamais enregistrée pour janvier. « C’est inquiétant et ne peut pas être expliqué uniquement par El Niño », a mis en garde celle qui est à la tête de l’organisation depuis janvier.

Un espoir de ne pas crever de chaud ?

El Niño « s’affaiblit progressivement mais continuera d’avoir un impact sur le climat mondial dans les mois à venir, alimentant la chaleur emprisonnée par les gaz à effet de serre issus des activités humaines », précise l’OMM. L’organisation indique qu’il y a des chances que La Niña – qui a l’inverse d’El Niño fait baisser les températures – se développe « plus tard cette année » après des conditions neutres (ni l’un ni l’autre) entre avril et juin. Elle juge cependant que les probabilités sont trop incertaines pour le moment.