Un accord international pour réduire la pollution du transport maritime

Réchauffement climatique : Un nouvel accord international pour réduire la pollution du transport maritime

réelle avancée ?Cet accord doit réduire les émissions de CO2 du transport de fret par voies maritimes « d’une moyenne d’au moins 40 % d’ici 2030 comparé à 2008 »
20 Minutes avec AFP

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«Si le transport maritime était un pays, il se classerait parmi les dix plus grands émetteurs mondiaux. » C’est ce qu’avaient déclaré les gouvernements américain et norvégien, lors de la COP27 en 2022. Pour inverser la tendance, un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du fret maritime, a été conclu par les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI).

Par cet accord, l’OMI affiche l’ambition de réduire les émissions de CO2 « d’une moyenne d’au moins 40 % d’ici 2030 comparé à 2008 ». Le texte du compromis prévoit aussi des objectifs « indicatifs » (donc non contraignants) de réduction des émissions polluantes d’au moins 70 % d’ici 2040, avec en ligne de mire au moins 80 %, comparé à 2008.

Un texte pas suffisant dans la lutte contre le changement climatique

Plusieurs ONG jugent le texte décevant comparé aux objectifs qui étaient visés par de nombreux pays avant la rencontre, et insuffisant pour mettre le secteur sur la trajectoire d’une réduction des émissions de CO2 dans le cadre de l’accord de Paris de 2015.

L’Union européenne réclamait lors des négociations cette semaine au siège de l’OMI à Londres un objectif plus ambitieux de zéro émission nette en 2050 avec deux étapes : réduction de 29 % en 2030 et 83 % en 2040.

Les Iles-Etats du Pacifique, particulièrement menacées par le réchauffement climatique, voulaient aller plus loin, soutenues par les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada : -96 % d'ici 2040. Les ONG écologistes de leur côté demandaient -50 % d'ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2040.

3 % des émissions de CO2 mondiales viennent du trafic maritime

A l’inverse, nombre de gros exportateurs comme la Chine, le Brésil, l’Argentine, entre autres, ont freiné, affirmant que des objectifs trop stricts profiteraient aux pays riches, aux dépens des pays en développement. Ils s’opposaient notamment au projet d’une taxe carbone, soutenu par le président français Emmanuel Macron et par des entreprises comme le géant du fret maritime Maersk. Une éventuelle taxe n’apparaît désormais dans le projet d’accord que dans un éventail de mesures proposées pour réduire les émissions du fret.

Le représentant au MEPC des Iles Marshall, Albon Ishoda, a jugé d’après le texte de son discours en clôture des réunions, que la nouvelle stratégie de réduction des gaz à effet de serre « garde possible un réchauffement climatique limité à 1,5 degré, et engage le secteur vers une transition énergétique équitable ». « Il reste toutefois beaucoup de travail pour s’assurer que le réchauffement plafonné à 1,5 degré (…) devient une réalité », insiste-t-il.



« La formulation du texte est vague et non contraignante »

Les ONG écologistes se montrent plus critiques. « Le niveau d’ambition de l’accord est très inférieur à ce qui est nécessaire pour garder le réchauffement climatique planétaire sous 1,5 degré, et la formulation du texte est vague et non contraignante », déplore l’ONG Clean Shipping Coalition.

« Les représentants de la société civile sont profondément inquiets que l’OMI ait échoué à aligner le fret maritime mondial sur la limite à 1,5 degré de hausse de la température » planétaire, renchérit l’ONG Ocean Campaigns.