Alsace : La remise en navigation du canal Rhin-Rhône suspendue
tourisme•L’arrêté autorisant les travaux de rénovation du canal Rhin-Rhône est provisoirement suspendu par le tribunal administratif de Strasbourg saisi en urgence par deux associations écologistes20 Minutes avec AFP
Les petits bateaux de plaisance et les péniches de tourisme vont devoir encore attendre pour naviguer entre Friesenheim (Bas-Rhin) et Artzenheim (Haut-Rhin). Deux associations environnementales ont en effet eu, provisoirement, gain de cause après avoir saisi le tribunal de Strasbourg en urgence pour contester l’arrêté autorisant les travaux de remise en navigation d’une section du canal reliant le Rhin au Rhône en Alsace. Ce dernier a été finalement suspendu ce vendredi par le juge.
Pour rappel, le canal Rhin-Rhône a été abandonné pendant des décennies. Des travaux de rénovation avaient été décidés et entrepris fin août pour permettre la navigation sur une portion d’une vingtaine de kilomètres pour un budget de 43 millions d’euros, partagé entre la région Grand-Est, Voies navigables de France (VNF), le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), et les communes. Un arrêté avait été pris en ce sens le 5 août, les préfets concernés ayant accordé une « autorisation environnementale » permettant le début des travaux.
« La destruction d’individus d’espèces protégées »
Mais ce vendredi, le juge des référés saisi par les deux associations environnementales « a estimé que la condition d’urgence était remplie » car les travaux « allaient entraîner la destruction d’individus d’espèces protégées de chiroptères et d’oiseaux, ainsi que celle d’arbustes, ronces et broussailles indispensables à leur biologie, produisant ainsi des effets irréversibles », explique la juridiction. Bouvière, martin-pêcheur, harle bièvre… Autant d’espèces protégées ont en effet été repérées comme vivant sur ce tronçon de 24 kilomètres du canal destiné à être rénové, selon des associations de défense de l’environnement.
Un « doute sérieux sur la légalité » de la décision a aussi été relevé. Pour le juge, il pourrait y avoir des « insuffisances affectant l’étude d’impact et ayant eu pour effet de nuire à l’information complète de la population » ou ayant pu avoir « exercé une influence sur la décision de l’autorité administrative ». Pour l’heure, cette suspension des travaux est provisoire, jusqu’à ce que le tribunal administratif statue sur le fond du recours, ce qui pourrait intervenir « dans les prochains mois », le dossier étant toujours en instruction.
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