eaux troublesLa carrière de talc de Luzenac doit faire des travaux pour l’eau

Ariège : Travaux obligatoires dans la carrière de talc de Luzenac pour préserver les cours d'eau

eaux troublesLa carrière de talc de Luzenac est contrainte par la justice de réaliser des travaux estimés à plus de 2,9 millions d’euros pour préserver des cours d’eau voisins
La production de la poudre de talc de Luzenac représente 400.000 tonnes par an, soit 10% de la production mondiale.
La production de la poudre de talc de Luzenac représente 400.000 tonnes par an, soit 10% de la production mondiale. - G. Collet/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Trois ans de travaux et près de 3 millions d’euros pour préserver l’eau. Dans le cadre d’une « convention judiciaire d’intérêt public en matière environnementale », conclue fin juin avec le procureur de la République de Foix et validée le 11 juillet par le président du tribunal, la société Imerys Talc Luzenac France s’est engagée « à réaliser des travaux, au cours de la période 2023/2026, dont le coût est estimé à plus de 2,9 millions d’euros », selon un communiqué du parquet.

Ces travaux ont pour objectif de « dévier les eaux naturelles en amont de la zone d’extraction », d'« améliorer le traitement des eaux de la carrière » et d'« adapter la gestion du chantier et le plan minier », a expliqué l’entreprise dans un communiqué transmis à l’AFP.

La convention judiciaire entre le parquet et l’entreprise « fait suite à une enquête préliminaire, diligentée par l’Office français de la biodiversité (OFB) sous le contrôle du parquet de Foix », a précisé ce dernier, rappelant que l’enquête avait été ouverte à la suite « d’infractions environnementales commises dans un contexte météorologique particulier ».

Saturation à cause des pluies

« Entre 2019 et fin 2023 », des « pluies importantes sur un temps très court ont généré une saturation des dispositifs en place pour la décantation des matières en suspension et conduit à la présence de talc dans le ruisseau aval au chantier d’extraction », a expliqué l’entreprise. Concrètement, l’eau des cours d’eau a été troublée par le talc qui s’y est mêlé mais « aucune mortalité piscicole n’a été constatée », a insisté Imerys.

La convention judiciaire prévoit en outre que la société paie une amende de 90.000 euros ainsi que des dommages-intérêts pour un total de 80.000 euros à trois associations, France nature environnement, la fédération de pêche de l’Ariège, et l’association écologiste locale le Chabot.

« Imerys Talc Luzenac France s’acquittera des obligations » mentionnées par la convention, a précisé la société. Le versement des sommes prévues actera « l’extinction de l’action publique » contre la société, a de son côté souligné le parquet.