Après de longs débats, le plan de renforcement du grand tétras dans le massif des Vosges a reçu le feu vert de l’Etat. Un arrêté préfectoral vient en effet d’être pris autorisant une expérimentation de réintroduction pour une première période de cinq ans. Un projet « exploratoire » et « évolutif » avec des « adaptations » si nécessaire, voire un abandon pur et simple du projet le cas échéant, explique la préfète des Vosges Valérie Michel-Moreaux. Pour mémoire, le grand tétras, oiseau symbolique des massifs, est menacé de disparition totale dans les Vosges, entre réchauffement climatique et essor du tourisme. Seuls quelques individus demeurent présents sur le massif, constate l’Etat.

Un « coût élevé » pour une opération sans garantie

Cette expérimentation de réintroduction est décriée par plusieurs associations telles que Vosges nature environnement, Oiseaux nature ou SOS Massif des Vosges pour ne citer qu’elles. Elles reprochent un coût élevé de l’opération (200.000 euros par an), « sans aucune garantie de réussite pour une opération difficilement justifiable », les conditions de rétablissement de l’espèce « n’étant pas réunies ».

Des craintes cependant en partie entendues. Afin que les bonnes conditions soient réunies pour le succès de l’opération, « les premiers lâchers seront réalisés uniquement dans la réserve naturelle nationale du massif du Grand Ventron », a précisé la préfète. Dans les faits précisent nos confrères, une équipe vosgienne est déjà en Norvège depuis plusieurs jours pour participer à la capture des oiseaux. Au total, 40 grands tétras seront lâchés chaque année dans les Vosges lors de deux opérations distinctes selon différentes méthodes et à différentes saisons.