Déchets : Pour améliorer le tri au bureau, Cèdre a lancé sa fresque sur mesure
Serious game•Expert en gestion des déchets en entreprise, le groupe Cèdre dévoile une nouvelle fresque pour encourager le recyclage au bureau. « 20 Minutes » y a participé, et on vous explique tout !Farah Birhadiouen
L'essentiel
- Collecter, trier et gérer la fin de vie des déchets de bureau… C’est la mission de l’entreprise Cèdre, qui compte plus de 1.800 clients en Ile-de-France.
- En la matière, les Français peuvent mieux faire. Il y a encore trop de mouchoirs jetés dans les corbeilles à papier, trop de déchets recyclables dans la poubelle censée accueillir ce qui ne l’est pas, constate-t-on à Cèdre.
- Pour améliorer les choses, l’entreprise vient de décliner la Fresque du climat à l’enjeu du tri des déchets de bureau. A l’occasion de la semaine européenne de la réduction des déchets, 20 Minutes a suivi un de ces ateliers.
«Saviez-vous qu’un salarié du tertiaire génère en moyenne 120 à 140 kg de déchets par an au travail, selon l’Ademe ? » demande Vanessa Rot, responsable audit et conseil en gestion des déchets chez Cèdre. A Gennevilliers (Hauts-de-Seine), dans les locaux de cette entreprise spécialisée dans la collecte et la gestion des déchets de bureaux, une dizaine de personnes font face à celle qui est chargée d’animer l’atelier ce jour-là.
Dans l’assistance, la question suscite quelques réactions de surprise. Et pour cause, ça en fait des déchets générés au boulot, quand on sait qu’un Français génère en moyenne 585 kg de déchets par an. C’est au-dessus de la moyenne européenne. Les Français, qui ne sont déjà pas les premiers de la classe en ce qui concerne le tri des déchets à la maison, ne le sont pas plus au bureau.
Un atelier inspiré de la fresque du climat
C’est tout l’objet de cet atelier que propose Cèdre, principalement aux salariés de ses entreprises clients. Soit près de 1.800 en Ile-de-France. Depuis juin, une dizaine d’ateliers ont eu lieu et une centaine de personnes ont été sensibilisées aux enjeux du tri au bureau, avec l’espoir qu’elles diffusent les bons gestes auprès de leurs collègues.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la Fresque du climat ? Partant du principe que « pour agir face au changement climatique, il faut le comprendre », cet outil pédagogique, lancé en 2018 par le Français Cédric Ringenbach, a fait jouer et sensibilisé plus de 1,2 million de personnes à travers le monde. Cèdre s’est emparé du principe et l’a décliné au tri des déchets au bureau. Avec l’objectif d’en faire « un levier d’engagement et d’action » lance Lise-Aurélia Rivoal Bernard, responsable marketing et encadrante d’atelier chez Cèdre.
Comptez à chaque fois trois heures d’atelier, qui commence toujours par un jeu de cartes. Il y en a 68, liées chacune à une étape bien précise de la vie des déchets de bureau, de la boulette de papier qu’on froisse à ce qu’elle deviendra une fois enfouie ou incinérée. Le but du jeu est de les mettre dans le bon ordre dans une fresque. Le tout en faisant à appel à l’intelligence collective.
Le grand classique ? « Le mouchoir mis dans la corbeille à papier »
Simple ? Pas tant que ça. Nombreuses sont les cartes qui font l’objet de longues hésitations avant d’être placées sur la table. « Encore aujourd’hui, tout n’est pas très clair dans notre gestion des déchets, reconnaît Lise-Aurélia Rivoal Bernard, qui liste quelques erreurs classiques rencontrées par Cedre en collectant les déchets en entreprises. Le grand classique ? « Le mouchoir mis dans la corbeille à papier alors qu’il ne se recycle pas », indique-t-elle. Autre problème fréquent, les matières souillées par des restes de repas ou des liquides, que l’on va mettre avec le recyclable et qui dégradent le reste de la poubelle. C’est autant de déchets qu’on aura du mal à recycler. » Et puis Lise-Aurélia Rivoal Bernard en est certaine : « il y a encore beaucoup de déchets que l’on pourrait recycler qui sont mis dans la poubelle non recyclable. Des sacs que nous n’ouvrons pas. Le contenu est incinéré pour produire de la chaleur ou d’électricité. C’est mieux que l’enfouissement, mais on pourrait faire bien mieux. » Sur cet enjeu, Cèdre est ambitieux, en espérant réduire de 20 % le volume des déchets mis dans les poubelles non recyclables de ses clients d’ici à fin 2024.
Former 1.000 personnes d’ici à fin 2024
Là encore, la fresque des déchets de bureaux doit aider. « On espère atteindre 1.000 personnes formées d’ici à fin 2024 », reprend Lise-Aurélia Rivoal Bernard. Dans le lot, Cèdre cible les profils les plus motivés et volontaires, avec l’objectif d’en faire des ambassadeurs du tri dans leurs entreprises, collectivités ou associations. Mais pas seulement. « On a parfois le profil inverse, avec des gens qui traînent un peu des pieds sur le tri, poursuit-elle. L’idée est de leur montrer la mécanique qui se met en place derrière, que les efforts qu’ils peuvent faire en tant que salariés ont un sens. »
Pour Boris Voignier, membre de l’Association pour le respect de l’environnement lors des manifestations culturelles et sportives (Aremacs) et fresqueur, cet atelier se base sur l’intelligence collective, et c’est infaillible pour engager les gens. Selon lui, « la fresque se veut grand public ». Ce dernier travaille déjà dans un milieu en lien avec les problématiques environnementales. « Je n’ai pas appris de nouvelles choses, mais pourquoi pas envisager une seconde fresque plus poussée ? » interroge-t-il avant de préciser : « moi, c’est mon métier, les choses sont déjà en place. Mais c’est encourageant de voir que cet atelier veut opérer une sensibilisation à grande échelle. »
À lire aussi