au bancSur le banc d'Arguin, la « bat' patrouille » contrôle

Rodéo marin, « parking à bateaux »... Sur le banc d'Arguin, la « bat' patrouille » contrôle

au bancLes gendarmes font face à la surfréquentation de ce bras de mer très touristique, enserré entre la dune du Pilat et le banc d'Arguin, avec en moyenne 100 infractions par mois l'été
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le bateau vrombit, tout proche des baigneurs. Aussitôt, les gendarmes de la brigade nautique d'Arcachon interviennent pour interrompre ce rodéo marin, l'une des nombreuses nuisances perturbant les eaux claires du banc d'Arguin (Gironde), réserve naturelle qui tourne au « parking à bateaux » l'été. En ce début du mois d'août, quelque 300 embarcations sont massées sur le banc d'Arguin, langue de sable longue de quatre kilomètres à l'entrée du Bassin d'Arcachon, l'une des zones les plus prisées de la côte atlantique. Et les gendarmes, qui patrouillent quotidiennement, font face à la surfréquentation du site, avec en moyenne 100 infractions par mois l'été.

Face aux quatre jeunes plaisanciers coupables d'avoir viré trop près du banc de sable et à une vitesse proche de 20 noeuds (37 km/h) dans une zone protégée limitée à cinq noeuds, les trois militaires font preuve de pédagogie. « Vous arrivez comme une balle du large, vous ne vous posez même pas la question de ralentir », sermonne l'adjudant Thierry Aubouin.

« Pas là pour ''assassiner'' les gens » avec des contraventions

Le contrôle permet de vérifier la documentation du luxueux bateau à moteur, ses équipements de sécurité (extincteur, gilets de sauvetage, torche lumineuse...) et de sensibiliser les plaisanciers au danger numéro un dans ce bras de mer très touristique, enserré entre la dune du Pilat et le banc d'Arguin: la vitesse excessive. « On fait de la prévention, on n'est pas là pour ''assassiner'' les gens » avec des contraventions, explique l'adjudant Maxime Priat, embarqué à bord du Pherousa, la vedette de la gendarmerie.

Conservateur de la réserve naturelle nationale du banc d'Arguin, Benoît Dumeau défend la « singularité de ce territoire », « refuge » pour de nombreuses espèces d'oiseaux (goélands, sternes, bécasseaux, huîtriers pies) et de poissons. « La réserve prend parfois des tournures de parking à bateau et ça crée des nuisances », déplore ce responsable de la Sepanso, fédération d'associations environnementales, qui juge la zone « victime de son succès ». « Quand les gendarmes sont là pour faire ralentir tout le monde, on souffle un peu parce que leur présence fait du bien », observe-t-il.

Une opération coup de poing

Fin juillet, l'État a organisé une opération coup de poing de contrôles sur la zone, relevant une trentaine d'infractions, dont un excès de vitesse allant jusqu'à 30 noeuds (55 km/h). La gendarmerie confirme une « augmentation des infractions et incivilités » ces dernières années, notamment de la part d'utilisateurs de scooters des mers.

Autour du Pherousa, un gendarme patrouille lui-même sur un jet-ski et, tel un chien de berger, rattrape et rabat les embarcations qui outrepasseraient la vitesse autorisée. Les 10 personnels de la brigade nautique se relaient sur le jet-ski, dont la pratique est « épuisante ». « On partage le plaisir... et les courbatures », sourit l'adjudant Priat, membre d'une unité multitâches : spécialistes de la plongée sous-marine, ces gendarmes sont régulièrement mobilisés dans le cadre d'enquêtes judiciaires en Nouvelle-Aquitaine, pour la recherche de corps ou de véhicules immergés.

Tout sur le Bassin d'Arcachon

Et, l'an dernier, ils étaient au soutien des pompiers face au gigantesque incendie qui ravageait les forêts de la Teste-de-Buch, tout près de la côte. « On était aux premières loges et les Canadair venaient écoper entre le banc d'Arguin et la dune du Pilat, se souvient Maxime Priat. On a dû sécuriser la zone pour éviter un sur-accident. »