pollutionArkema déconseille de consommer les légumes de son potager près de Lyon

Lyon : L’usine Arkema déconseille de consommer les légumes de son potager

pollutionL’usine chimique Arkema, à Pierre-Bénite, a adressé un courrier aux utilisateurs de son jardin partagé leur recommandant de ne pas consommer les fruits et légumes en raison des polluants Pfas
20 Minutes avec AFP

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«L’usine chimique Arkema de Pierre-Bénite a pris la décision de recommander de ne pas consommer les fruits et légumes issus des jardins potagers qu’elle possède, situés à proximité immédiate du site. » Le service de communication du groupe a confirmé, ce vendredi, une information de France 3, selon laquelle l’entreprise avait adressé un courrier en ce sens aux quelque soixante locataires du jardin potager, situé dans « la vallée de la chimie », près de Lyon, en raison de la présence de polluants éternels Pfas.

Selon Arkema, cette recommandation fait suite à des « résultats préliminaires d’analyses effectuées fin 2022 » qui doivent encore faire l’objet de « résultats définitifs de l’évaluation des risques potentiels ». Cette étude, lancée à la suite à un arrêté préfectoral du 14 juin et disponible sur le site de la direction régionale de l’environnement (Dreal), a relevé un dépassement : il concerne un taux de PFNA (un des polluants Pfas) « jusqu’à 25 fois la valeur repère sur les carottes » aux abords immédiats de la plate-forme industrielle.

Une décision « prématurée » pour la préfecture

Pour la préfecture, la décision d’Arkema est prématurée. « Elle s’appuie sur des résultats non valables scientifiquement », indique-t-elle, car ils doivent encore être vérifiés par une contre-expertise de la part des services de l’Etat, comme le prescrivait l’arrêté qui a ordonné les analyses. « Les représentants du groupe Arkema ont été reçus récemment pour leur rappeler leur obligation de respecter la feuille de route définie par arrêté préfectoral », avertit la préfecture.

L’usine Arkema de Pierre-Bénite est par ailleurs visée par un référé pénal environnemental, déposé en mai par une quarantaine d’associations et personnes physiques qui exigent des sanctions contre l’industriel et une étude des risques sanitaires liés aux Pfas. Certains plaignants disent souffrir de « perturbations endocriniennes » et d’un « cancer des testicules chez un enfant de moins de deux ans », des maladies potentiellement liées à ces polluants éternels, selon leur avocate.

Arkema avait assuré lors de l’annonce de cette plainte collective que « le site de Pierre-Bénite respecte toutes les réglementations quant à ses rejets industriels et est régulièrement contrôlé par les autorités ». L’industriel a installé une station de filtration depuis l’arrêté préfectoral, permettant de réduire drastiquement ces rejets. Les plaignants demandent que l’eau soit aussi traitée avant son utilisation.