A Lyon, Dott double la durée de vie de ses trottinettes en les reconditionnant
MOBILITE•Depuis le début de l’année, l’opérateur de trottinettes électriques en libre-service Dott a ajouté à son centre de réparation le reconditionnement de ses engins pour leur permettre de rouler trois à quatre ans de plusElise Martin
L'essentiel
- Depuis cette année et le nouveau contrat de Dott avec la ville de Lyon, l’opérateur de trottinettes électriques en libre-service s’est engagé à ne plus faire de nouvelles commandes et de « garder sa flotte actuelle de 2.000 trottinettes ».
- Pour ce faire, le centre opérationnel de réparation a été divisé par deux pour permettre le reconditionnement de ces engins.
- En quelques étapes, les trottinettes sont complètement démontées, contrôlées et rassemblées. Elles repartent ensuite dans la rue « comme neuves ».
C’est une première en France et même en Europe, selon Dott. L’opérateur franco néerlandais de trottinettes électriques en libre-service vient d’implanter un atelier de reconditionnement de ses engins pour doubler leur durée de vie à Lyon. Pourquoi la capitale des Gaules ? « C’est ici qu’on a le plus fort usage de trottinette électrique, avec près de 280.000 trajets effectués par mois », souligne Manon Pagniez, general manager France.
« L’objectif de cette initiative est de réduire nos émissions carbone de 50 % », affirme-t-elle énumérant la production et le transport comme « les plus grandes sources d’émissions ». En effet, les appareils sont toujours fabriqués en Chine. Mais dans le cadre du nouveau contrat avec la ville de Lyon, l’opérateur s’est « engagé à ne plus faire de nouvelle commande » et à « garder la flotte actuelle » de 2.000 trottinettes.
Refaire la trottinette avec de l’ancien
Dans cette logique écologique, Dott avait ouvert dès 2019 et son premier contrat avec la ville de Lyon, un local de réparation. Chaque jour, entre 30 et 100 trottinettes sont ramenées à l’atelier à cause de petites ou grosses dégradations. « Depuis cette année, on a divisé le centre opérationnel en deux pour s’occuper d’engins très abîmés, indique Tristan Feuillet, superviseur d’entrepôt. Le but est de refaire entièrement la trottinette endommagée avec de l’ancien pour qu’elle reparte comme neuve. Et ce, sans avoir quitté la région ! »
En général, ces engins, en circulation depuis trois ans, arrivent en ayant fait 5.000 à 6.000 km, soit « cinq à six fois la France ». La promesse de l’atelier est de leur permettre de refaire cette distance et d’aller jusqu’à sept ans de durée de vie au total. Et après ? « L’entreprise n’a même pas encore cette existence, donc on verra à ce moment-là », répond la communication de la société.
Des nouveautés pour les trottinettes recyclées
En attendant, les dix-huit mécaniciens, dont 10 % proviennent de centre de réinsertion à l’emploi, s’occupent de refaire une beauté aux trottinettes. « La première étape, c’est le démontage complet, poursuit Tristan Feuillet. Ensuite, chaque pièce est contrôlée, que ce soit les jantes, les roues ou les vis pour être ensuite réutilisées ». Dans la mesure du possible. Car certains accessoires, comme les freins sont « systématiquement changés » pour du neuf. « Question de sécurité des utilisateurs », insiste Tristan Feuillet. D’ailleurs, tout au long du processus de reconditionnement, de nombreux contrôles sont effectués.
Il ne reste plus qu’un coup de peinture à mettre avant d’assembler chaque pièce. Et le tour est joué. Les trottinettes recyclées bénéficient même de quelques nouveautés avec l’ajout d’un porte téléphone sur le guidon et d’un numéro d’immatriculation visible à l’arrière. « Elle est encore mieux qu’avant », se félicite le superviseur en regardant les trottinettes en fin de chaîne.
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