Réalisateur et militant écologiste, Olivier Dubuquoy a, pendant plus de dix ans, combattu les « boues rouges », ces rejets polluants déversés par des entreprises : « L’alumine sert notamment dans l’industrie de l’armement, pour les blindages. À fortes températures, on l’extrait donc et on génère un déchet appelé "boues rouges" qui est très toxique pour l’environnement et les riverains », explique-t-il.

C’est fort de ce constat que lui et d’autres militants décident, en 2019, de réaliser une action coup de poing : « on a prélevé des boues rouges et on est allés les déverser devant le Ministère de la transition écologique, à Paris, et devant le fonds d’investissement américain qui était propriétaire d’Alteo, l’industriel qui exploite ces terres », se rappelle Olivier Dubuquoy.

« Ça reste une victoire en demi-teinte »

« Cette action a permis de mettre fin à ce combat et on est contents qu’aujourd’hui, il n’y ait plus de boues rouges sur ce territoire…. même si la pollution demeure, poursuit Olivier Dubuquoy. Ça reste donc une victoire en demi-teinte. D’autant plus que les lieux pollués sont désormais recouverts de différents matériaux : une espèce de géotextile, des bâches plastiques, du gravier, de la terre. Ce millefeuille n’a réussi qu’à invisibiliser la pollution. »

Pour Olivier Dubuquoy, l’idéal serait de fermer complètement le lieu pour qu’il ne soit plus accessible au public, mais également le réutiliser pour une nouvelle activité. « Ce qu’on préconise depuis longtemps, c’est qu’à la place de ces boues rouges soit érigé un parc solaire qui permette de produire de l’énergie. » Bonne nouvelle : l’industriel actuel a validé cette proposition et s’est engagé à construire un parc solaire sur le site.