Passeur-batelier dans le Marais poitevin, un site classé situé entre Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire, Julien Le Guet s’enorgueillit de « faire visiter un territoire merveilleux. Je le fais depuis que j’ai 14 ans et j’en ai 45. C’est le métier de ma vie ».

Normal, dès lors, qu’il déplore la lente dégradation de cet environnement unique : « J’y ai appris à nager, ado, avec un gilet de sauvetage. Mais aujourd’hui, j’interdis à mes filles de s’y baigner tellement la qualité de l’eau est craignos ».

Des pesticides qui polluent l’eau et l’environnement

« Il y a plus de 200 pesticides différents qui ont été relevés ici », s’insurge Julien, très impliqué dans la préservation de l’environnement puisqu’il est également porte-parole du collectif « Bassines, non merci ». « C’est la conséquence du type d’agriculture pratiqué sur le marais et sur ses bassins-versants, avec ces pesticides et ces nitrates qui ruissellent et détraquent le milieu aquatique ».

« Le CNRS de Chizé, qui étudie depuis trente ans les pratiques agricoles sur ce territoire, a démontré que 30 % des oiseaux communs avaient disparu, qu’on était sur des stocks de baisse de 70 % de la masse d’insectes. L’érosion de la biodiversité, ce n’est pas seulement au bout du monde, c’est là, chez nous », conclut-il.