La « pression » sur la posidonie en Méditerranée diminue

Méditerranée : Pour la posidonie, la réglementation commence à porter ses fruits

ENVIRONNEMENTLes ancres des bateaux sont une des principales menaces sur la posidonie. L’interdiction depuis 2020 pour les grands yachts d’en faire usage « a divisé par trois » en deux ans « la pression exercée » sur la posidonie, estime les autorités
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Les prairies de Posidonie servent de nurseries aux poissons mais aussi de puits de carbone et de protection contre l’érosion.
  • Le mouillage des bateaux est une des principales causes de destruction des forêts de posidonie.
  • L’interdiction depuis 2020 pour les grands yachts d’en faire usage « a divisé par trois » en deux ans « la pression exercée » sur la posidonie, estime les autorités.

Sur le front environnemental, les bonnes nouvelles sont rares. En voici une. La pression exercée par les grands yachts sur les herbiers de posidonie en Méditerranée française a continué de décroître cet été, a constaté cette semaine la préfecture maritime, tirant un bilan « positif » de la deuxième saison d’application d’une nouvelle réglementation encadrant les mouillages.




Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres dans certaines zones de la Côte d’Azur et de la Corse, afin de protéger la posidonie, dont les prairies servent de nurseries aux poissons mais aussi de puits de carbone et de protection contre l’érosion.

En mer Méditerranée, haut lieu du yachting international, le mouillage des bateaux est en effet une des principales causes de destruction des forêts de posidonie. Depuis juin 2022, un arrêté limite en outre la durée de mouillage à 72 heures pour tout navire, afin d’éviter des phénomènes de congestion favorisant les accidents et l’installation d’épaves, a précisé auprès de Thierry de la Burgade, adjoint « Action de l’Etat en mer » du Préfet maritime de la Méditerranée.

650 infractions constatées cet été

Ainsi, « la pression exercée » sur la posidonie « a été divisée par trois » en deux ans, selon la préfecture maritime. « Cette algue endémique de la Méditerranée est cruciale pour notre environnement. On se rend compte que plus le bateau est gros, plus il constitue des dommages importants à la posidonie », a expliqué Thierry de la Burgade.

Or « un centimètre de cette algue met un an pour repousser. Quand vous arrachez une motte, il faut cent ans pour la recréer », a-t-il ajouté, précisant que « un mètre carré de posidonie produit 14 litres d’oxygène par jour ».

Cet été, quelque 650 infractions à la nouvelle réglementation encadrant les mouillages ont été constatées, plus particulièrement sur la Côte d’Azur, selon la préfecture maritime, contre 475 durant l’été 2021.

« Nous avons des yeux en mer qui sont les guetteurs sémaphoriques. Avec l’évolution de la réglementation, ils ont été particulièrement sensibilisés pour traquer les bateaux qui viendraient mouiller dans ces zones réglementées », a souligné Thierry de la Burgade. « Ils ont clairement orienté leur action sur cette police de l’environnement plus que les années précédentes », a-t-il ajouté, pour justifier cette hausse des signalements.

Et ce alors même que, selon le communiqué de la préfecture maritime, « le pourcentage de mouillages sur les zones interdites a baissé de façon significative par rapport à la saison 2021, malgré une fréquentation stable, voire en hausse dans certains secteurs ».

Ces 650 signalements ont donné lieu à 119 procès-verbaux dressés à l’encontre des multirécidivistes et transmis au tribunal maritime de Marseille. La peine maximale encourue pour ces mouillages illégaux est de 150.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement.