VIDEO. Espèces invasives en France: L’écureuil de Pallas, ravageur de jardins sur la Côte d’Azur, grignote du terrain à son cousin eurasien
ENVIRONNEMENT•Introduites accidentellement par l'homme, ou volontairement mais sans réfléchir aux conséquences, les espèces invasives sont l'un des premiers facteurs de perte de biodiversité dans le monde. Y compris en France... Exemple sur la Côte d'Azur avec l'écureuil de Pallas...Fabien Binacchi
L'essentiel
- Arrivé il y a une soixantaine d’années de l’Asie du Sud-Est jusqu’au cap d’Antibes, l’écureuil de Pallas ravage les jardins et menace son cousin, l’écureuil roux.
- Depuis 2012, un plan de lutte vise à limiter la prolifération de ce rongeur.
- En cinq ans, 3.800 individus ont été prélevés.
A voir sa bouille, on lui donnerait presque le bon Dieu sans confession. Et pourtant… Arrivé il y a une soixantaine d’années de l’Asie du Sud-Est (et plus particulièrement de Taïwan) jusqu’au cap d’Antibes, certainement dans les bagages d’un voyageur, l’écureuil de Pallas gagne du terrain sur la Côte d’Azur. Et il y sème une certaine pagaille.
Ce petit rongeur installé désormais à Vallauris, Cannes et le Cannet ravage les jardins et menace surtout son cousin d’ici, l’écureuil eurasien ou écureil roux.
Un plan pour limiter sa prolifération depuis 2012
« Ce dernier cesse de se reproduire s’il y a déjà trop de spécimens dans un même secteur. Ce n’est pas le cas de l’écureuil de Pallas qui supporte en plus très bien de partager son espace de vie », explique Olivier Gerriet. Ce chargé de conservation au musée d’histoire naturelle de Nice conduit le plan de lutte, lancé en 2012, destiné à limiter la prolifération de Callosciurus erythraeus et même à l’éradiquer.
En cinq ans, « 3.800 individus ont déjà été prélevés et ça va continuer », précise le responsable. Les communes concernées sont mises à contribution pour signaler les nouveaux gîtes de ce Sciuridé.
Il s’attaque aux végétaux et au mobilier
« Nous sommes mobilisés mais je pense, malheureusement, que cela ne suffira pas à l’arrêter, avance Xavier Peraldi, directeur des espaces verts à la ville de Cannes. Dans le massif de la Californie [à l’est de la ville], nos jardiniers le voient partout et de nombreux riverains nous signalent sa présence et les dégâts qu’il cause. »
Car cet « écureuil à ventre rouge », surnommé « rat de Corée » par ses détracteurs, a (en plus de faire un boucan de tous les diables) la fâcheuse tendance à s’en prendre aux végétaux, mais aussi au mobilier.
« Il écorce certains arbres feuillus et adore grignoter les agrumes, détaille Olivier Gerriet. Il peut également percer les systèmes d’arrosage et ronger plus rarement des charpentes. »
Une véritable plaie qui fait des petits. Depuis les années 2000, une autre sous-espèce, à ventre jaune cette fois-ci, se développe aussi du côté d’Istres.