Glyphosate: 54 députés LREM demandent une interdiction «le plus rapidement possible»
ENVIRONNEMENT•Les pays de l’Union européenne doivent se prononcer mercredi sur la réautorisation de cet herbicide très utilisé en agriculture...20 Minutes avec AFP
«Nous estimons que ce produit nocif, aujourd’hui largement utilisé, doit être abandonné », écrivent les parlementaires. Quelque 54 des 310 députés de La République en marche (LREM) ont demandé dans une tribune au Monde mise en ligne dimanche l’interdiction « le plus rapidement possible » du glyphosate dans l’Union européenne, au nom de « la santé de tous ».
Cette prise de position intervient alors que les pays de l’Union européenne doivent se prononcer mercredi sur la réautorisation du glyphosate, un herbicide très utilisé en agriculture dont la dangerosité est au cœur d’une controverse car le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) l’a classé « cancérogène probable » en 2015, contrairement aux agences européennes, l’Efsa et l’Echa.
« La France votera contre le renouvellement de son utilisation pour dix ans et nous nous félicitons de la position responsable de notre pays », font valoir les signataires, parmi lesquels Matthieu Orphelin, ex-bras droit de Nicolas Hulot dans sa fondation, Sandrine Le Feur, agricultrice, le professeur en médecine Jean-Louis Touraine ou encore l’ex-ministre de l’Ecologie Barbara Pompili.
« Inventer une agriculture d’excellence »
« Sortir du glyphosate, tout en accompagnant comme il se doit les agriculteurs dans cette transition, dans un calendrier court et réaliste, est un bon compromis », écrivent-ils, en avançant non seulement l’argument de la santé mais aussi celui du bien de la planète.
Ils demandent aussi de voter contre le glyphosate « pour accompagner notre agriculture : parmi les défenseurs du glyphosate, l’argument qui revient en boucle est qu’il évite les passages mécaniques avant la mise en culture suivante. C’est effectivement le cas. Mais que voulons-nous vraiment ? Continuer dans un système totalement dépendant des produits chimiques et qui arrive à bout de souffle - un système qui rend les agriculteurs asservis à l’agro-industrie - ou alors inventer une agriculture d’excellence, qui combine qualité nutritionnelle, respect de l’environnement et santé publique ? » demandent-ils, convenant qu'« il est de notre devoir d’accompagner les agriculteurs dans cette transition » pour remplacer ce produit.
Cette tribune est publiée alors que s’est formée la semaine dernière à l’Assemblée une mission d’information sur les produits phyto-sanitaires, composée d’élus de toutes tendances issus des commissions des Affaires économiques, sociales, et du Développement durable, où siège notamment Matthieu Orphelin.