Centrale du Tricastin: EDF sommé par l'ASN d'arrêter provisoirement le site nucléaire
ENERGIE•L'Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) demande le renforcement d'une digue au nord de l'installation des quatre réacteurs nucléaires...20 Minutes avec AFP
Une mise en conformité nécessaire. Les quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme) vont être mis provisoirement à l’arrêt à la demande de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Selon le gendarme du nucléaire, une digue située au nord de l’installation, nécessite en effet d’être renforcée. Il existerait, « un risque de rupture d’une partie de la digue du canal Donzère-Mondragon pour les séismes les plus importants étudiés ». Ces séismes correspondent néanmoins à un tremblement de terre cinq fois plus puissant que le plus puissant observé en France durant les 1.000 dernières années.
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« L’inondation en résultant pourrait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire » des quatre réacteurs de 900 MW chacun, qui « rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes », précise l’ASN dans un communiqué.
EDF revoit ses prévisions de production d’électricité à la baisse
« EDF mettra en œuvre la décision de l’ASN dans les meilleurs délais », déclare l’électricien dans un communiqué distinct. Le groupe précise aussi ne pas partager la conviction de « la nécessité d’arrêter les quatre réacteurs pendant la durée des travaux ».
EDF espère pouvoir remettre en service la centrale « dans les premiers jours de novembre », après le feu vert de l’ASN au redémarrage des réacteurs, a précisé le directeur du parc nucléaire d’EDF Philippe Sasseigne, lors d’une conférence téléphonique.
Compte tenu de cet arrêt imposé, le groupe est contraint de revoir à la baisse ses prévisions de production d’électricité nucléaire pour cette année. Elle sera désormais comprise entre 385 et 392 térawattheures, contre entre 390 et 400 TWh précédemment. EDF confirme toutefois ses objectifs financiers.
La digue du canal Donzère-Mondragon protège également le complexe industriel d’Areva à Tricastin, qui accueille notamment l’usine de conversion d’uranium Comurhex I, actuellement à l’arrêt, ainsi qu’une unité de défluoration.
Pour ces deux sites, l’ASN a aussi demandé à Areva « une mise à niveau » des moyens destinés à limiter les conséquences de rejets chimiques en cas d’incident. Ils seront également achevés d’ici un mois, a indiqué Areva dans un communiqué.
Les autres usines du complexe (notamment le chantier de l’usine de conversion Comurhex II et l’usine d’enrichissement Georges Besse II) respectent déjà les exigences posées par l’ASN.