En vingt ans, 10 % des espaces sauvages de la planète ont disparu
MONDE•Soit 3,3 millions de km², essentiellement en Amérique du Sud et en Afrique...20 Minutes avec agences
En vingt ans, 10 % des écosystèmes sauvages de la planète ont disparu. Telle est la conclusion d’un rapport publié dans la revue et présenté lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est tenu la semaine dernière à Honolulu (Etats-Unis).
« Les espaces sauvages, qui sont importants pour la planète, sont complètement ignorés dans les politiques environnementales » déplore James Watson, de l’université de Queensland (Australie) et membre de la Wildlife Conservation Society à New York (Etats-Unis).
« Une à deux décennies pour inverser ce phénomène »
Les scientifiques plaident d’ailleurs pour des politiques internationales de protection des , jugés essentiels à la biodiversité et pour minimiser les effets néfastes du changement climatique.
Car sans mesure de protection de ces , « elles seront dévastées par les développements immobiliers et industriels sauvages » met en garde le spécialiste. Le monde « dispose probablement d’une à deux décennies pour inverser ce phénomène ».
10 % des étendues disparues en vingt ans
Pour que les actuelles se concentrent sur la disparition à grande échelle d’écosystèmes entiers, les scientifiques ont cartographié et répertorié les étendues sauvages autour du globe. Ils définissent l’état sauvage comme des zones biologiquement et écologiquement intactes, sans perturbations humaines notables.
C’est en comparant cette carte à celle précédemment établie selon les mêmes méthodes, au début des années 1990, que les scientifiques ont constaté que 3,3 millions de km², soit près d’un dixième des étendues sauvages, avait disparu depuis environ vingt ans.
« On risque de perdre les derniers joyaux de la nature »
Les pertes se sont surtout produites en Amérique du Sud, avec une réduction de 30 % des étendues de nature vierge, ainsi qu’en Afrique, où le recul a atteint 14 %. « L’ampleur des pertes (…) est stupéfiante », juge Oscar Venter, professeur à l’Université de Colombie Britannique du nord et l’un des co-auteurs du rapport.
« Nous devons rapidement reconnaître que les étendues sauvages que nous pensions à tort être de facto protégées vu leur éloignement sont en fait en voie de disparition rapide partout dans le monde », ajoute le spécialiste, affirmant : « On risque de perdre les derniers joyaux de la nature car (…) on ne peut pas restaurer les processus écologiques des écosystèmes qui ne retrouvent jamais leur état initial. »