Abeilles: la Fondation Hulot réclame «des décisions d'urgence»
La Fondation Nicolas Hulot a demandé vendredi au gouvernement ...© 2015 AFP
La Fondation Nicolas Hulot a demandé vendredi au gouvernement de «prendre des décisions d’urgence» et de «faire preuve de volontarisme», après la publication d'études sonnant de nouveau l'alerte sur les effets des pesticides néonicotinoïdes sur les abeilles.
«Alors que les apiculteurs français font face en ce printemps 2015 à une mortalité sans précédent de leurs colonies d’abeilles», le gouvernement doit «réunir en urgence l'ensemble des acteurs français concernés» et mobiliser les ministres Ségolène Royal(Ecologie), Stéphane Le Foll (Agriculture) et Marisol Touraine (Santé) «pour travailler ensemble sur les réponses à apporter à cette urgence sanitaire et environnementale», écrit la FNH dans un communiqué.
Les néonicotinoïdes sont accusés de décimer les colonies d'abeilles. Deux études parues mercredi dans la revue Nature ont sonné de nouveau l'alerte sur leurs effets, d'autant plus délétères que les insectes pollinisateurs semblent plutôt attirés par ces substances.
La Fondation demande également au gouvernement de «porter vigoureusement ce sujet à l’échelle européenne, conformément aux engagements du Président de la République, et notamment dès la prochaine réunion agriculture du Conseil de l’Union Européenne les 11 et 12 mai».
«Il s’agira de renouveler et renforcer les interdictions de l’utilisation de trois substances actives et de les étendre aux néonicotinoïdes jusqu’alors non concernés par le règlement européen(thiaclopride et acétamipride)», ajoute la FNH.
En 2013, trois substances néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) ont été provisoirement interdites au niveau européen pour deux ans pour certaines cultures (maïs, colza, tournesol et coton).
Mais d'autres molécules restent autorisées et l'interdiction ne concerne pas les céréales d'hiver.
La FNH «souhaite» enfin que les sénateurs «confirment le moratoire sur l’utilisation des néonicotinoïdes» voté par l’Assemblée Nationale lors de l’examen en première lecture de la loi sur la biodiversité.
Les députés avaient créé la surprise le 19 mars en votant, contre l'avis du gouvernement, l'interdiction, à compter de janvier 2016, des produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes.
Dans sa feuille de route «verte», présentée début février, le gouvernement avait assuré que la France mènerait «au niveau européen une action volontariste» pour que les substances néonicotinoïdes des pesticides soient réévaluées «au plus vite».