Un appel à une « transition » hors des énergies fossiles approuvée à la COP

COP28 : Un appel historique à une « transition » hors des énergies fossiles approuvé par tous les pays

consensusL’adoption de la décision a déclenché une ovation et de longs applaudissements
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un appel inédit au bout d’une nuit de prolongation. Les pays du monde entier ont approuvé à la COP28 de Dubaï un compromis qualifié d’historique pour son appel à abandonner progressivement les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique. Le texte issu de douloureuses négociations a été adopté par consensus à Dubaï, aucune voix ne s’élevant parmi les quelque 200 nations représentées en séance plénière avant le coup de maillet entérinant son adoption.

Il s’agit d’une décision « historique pour accélérer l’action climatique », a déclaré Sultan Al-Jaber, président émirati de la conférence de l’ONU. La France a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique » par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, présente à Dubaï.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». L’appel à accélérer l’action dès la décennie en cours était une exigence de l’Union européenne et de nombreux autres pays.

Pas la « promesse historique » mais un « signal important »

En choisissant le terme de « transitioning away » ( « transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de « phase-out » ( « sortie ») du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.

« Si Glasgow (2021) était la première fissure dans le barrage avec l’appel à réduire le charbon, maintenant c’est une grosse rupture avec l’extension au pétrole et au gaz », s’est félicité auprès de l’AFP Alden Meyer, du groupe de réflexion E3G. « Les Saoudiens essaient de colmater furieusement le barrage, mais le sens de l’histoire est clair », juge-t-il.

« Ce n’est pas la promesse historique » du « phase-out », mais « transition hors, cela envoie quand même un signal important. Et si c’est adopté, ce serait quand même la première fois qu’on a de tels mots, qui couvrent non seulement le charbon, mais aussi le pétrole et le gaz », avait réagi Caroline Brouillette, directrice du réseau d’ONG Réseau action climat Canada, peu avant la séance plénière.