Canicule : Non, il n’a pas fait 37° pendant un mois à Paris en 1895
FAKE OFF•C’est ce que l’on lit dans un post relayé plus de 26.000 fois sur Facebook. L’auteur anonyme du post ironise ensuite sur les causes humaines du réchauffement climatiqueMathilde Cousin
L'essentiel
- Dans un post massivement relayé sur Facebook cette semaine, on peut lire qu'« en 1895 à Paris, de la mi-août à la mi-septembre, la moyenne des températures fut de 37°C »
- L’auteur anonyme du post exagère les températures relevées à l’époque.
- S’il y a bien sûr des épisodes de chaleur dans le passé, ceux-ci « ne sont absolument pas comparables avec ceux d’aujourd’hui et avec ceux que nous devrions connaître dans le futur », rappelle Météo-France à 20 Minutes.
Les Parisiens de 1895, déjà accablés par la chaleur ? Alors que la France a connu une canicule en début de semaine, c’est ce qu’on peut lire dans un post relayé plus de 26.000 fois sur Facebook, depuis sa publication mercredi. Intitulé « réchauffement climatique », on peut y lire qu'« en 1895 à Paris, de la mi-août à la mi-septembre, la moyenne des températures fut de 37°C ». L’auteur anonyme du post ironise ensuite que c’est « sans doute à cause des pots d’échappement des chevaux ». Un argument classique pour remettre en cause la réalité du réchauffement climatique causé par les activités humaines.
FAKE OFF
Ce post exagère grandement les températures qui ont été relevées en 1895. Si Paris a bien connu des jours exceptionnellement chauds en septembre 1895, « la moyenne des températures maximales entre le 15/08 et le 15/09/1895 atteint 27.1 °C », tempère auprès de 20 Minutes Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. Le pic de température observé à la station météorologique de Paris-Montsouris a été 7 septembre, avec 36,2°C.
Ce qui fait dire au climatologue que le post aurait été correct en écrivant qu'« entre la mi-août et la mi-septembre 1895, la température a atteint 36.2 °C pendant une journée (le 07/09/1895) ». Rigoureux et juste, mais forcément moins spectaculaire et moins appeau à clics que des affirmations non sourcées de canicules interminables.
La chaleur qui a accablé les Parisiens en 1895 n’annule pas la réalité du réchauffement causé par l’homme - comme le sous-entend l’auteur du post Facebook qui ironise sur les « pots d’échappement » des chevaux. « Nous avons pu connaître dans le passé des épisodes chauds par rapport à la période à laquelle ils se sont produits mais qui ne sont absolument pas comparables avec ceux d’aujourd’hui et avec ceux que nous devrions connaître dans le futur », développe Matthieu Sorel.
« Météo-France dispose d’un indicateur de vague de chaleur depuis 1947. Le recensement des vagues de chaleur depuis cette date indique clairement que la fréquence et l’intensité de ces événements ont augmenté, détaille le climatologue. Alors que la France connaissait en moyenne 1,7 jour de vague de chaleur par an avant 1989, elle en a subi 8 par an depuis 2000 et 9,4 sur la dernière décennie. »