SssserpentQue faire en cas de morsure de vipère ? On met à mal cinq idées reçues

Que faire en cas de morsure de vipère ? On met à mal cinq idées reçues

SssserpentPartez en randonnée en toute tranquillité après la lecture de cet article car vous saurez quoi faire pour éviter une morsure de vipère. Et si ça arrivait vous saurez comment bien réagir
Parmi les idées reçues sur les vipères, il faut faire un garrot ou utiliser un aspivenin après une morsure. Eh non, le garrot est à proscrire car « le venin se répand tout de même dans le corps » et qu’il peut « provoquer des nécroses graves » et les aspivenins sont inefficaces pour les morsures de vipères. (Illustration)
Parmi les idées reçues sur les vipères, il faut faire un garrot ou utiliser un aspivenin après une morsure. Eh non, le garrot est à proscrire car « le venin se répand tout de même dans le corps » et qu’il peut « provoquer des nécroses graves » et les aspivenins sont inefficaces pour les morsures de vipères. (Illustration) - J.Lecquyer/Sipa
J.U.

J.U.

L'essentiel

  • Rencontrer un serpent est l’une des craintes des randonneurs. Etre mordu par une vipère est l’étape supérieure dans l’inquiétude.
  • 20 Minutes fait le point sur cinq idées reçues sur ces reptiles et leurs morsures

Un enfant de 10 ans passé proche de la mort après une morsure de vipère et un choc anaphylactique (une réaction allergique grave au venin). L’accident s’est déroulé en fin de semaine dernière en Ariège et sans la prise de conscience rapide de son père, l’aide d’un randonneur puis la prise en charge du Samu, l’issue aurait pu être dramatique.

Nous vous reproposons de lire un article que nous avons publié en 2017 sur les idées reçues sur les morsures de ce serpent et leurs dangers.

On ne les trouve que dans les zones rocheuses

Faux. Les vipères peuvent être observées un peu partout en France, là où il y a des herbes hautes ou des friches. En Pays-de-la-Loire, deux espèces cohabitent. « On a la vipère aspic qui vient du sud, avec de petites écailles et les yeux jaunes, explique Philippe Evrard, coordinateur régional de la société herpétologique de France. Il y a aussi la vipère péliade, avec de plus grosses écailles et les yeux rouges. Ces serpents ont besoin de s’exposer au soleil mais aussi de se cacher dans des haies ou des ronces. » Selon l’ARS de la région, la majorité des morsures de serpents survient entre avril et octobre.

Ceux qui se font mordre l’ont bien cherché

Plutôt faux. Selon le Dr David Boels, du centre antipoison d’Angers, la majorité des morsures sont accidentelles. « Dans 90 % des cas, il s’agit de personnes qui se promènent en tongs dans des herbes hautes, ou qui mettent la main pour cueillir quelque chose dans un buisson, lors d’activités de jardinage par exemple. Là, ils sont surpris de ressentir une douleur violente et voient le serpent partir. Mais la vipère ne viendra jamais vous attaquer pendant votre sieste ! » Le centre antipoison d’Angers recense « une cinquantaine » de morsures par an dans la région.

Après une morsure, il faut faire un garrot

Faux. Selon l’ARS, le garrot est à proscrire « puisque le venin se répand tout de même dans le corps » et qu’il peut « provoquer des nécroses graves ». Les bagues et bracelets doivent être retirés. Il est plutôt conseillé d’appeler les secours, de rester calme, et de nettoyer la plaie à l’eau et au savon. « Les aspivenins sont inefficaces pour les morsures de vipères, prévient le Dr Boels. Contrairement aux idées reçues, on n’incise surtout pas soi-même la plaie. »

On peut mourir d’une morsure de vipère

Vrai. Mais c’est vraiment très rare depuis l’apparition des traitements antivenin de qualité, dans les années 1990. Il faut donc obligatoirement consulter si l’on est victime d’une morsure. « Il doit y avoir une surveillance de quelques heures au moins, explique le Dr Boels. Des symptômes peuvent apparaître, comme de l’œdème, des troubles digestifs, l’augmentation du rythme cardiaque… » Mais dans environ un cas sur deux, on parle de « morsure sèche » c’est-à-dire que la vipère n’a délivré aucun venin. Le recours à un traitement n’est donc pas systématique.

Pour être tranquille, en rando, on tape des pieds

Vrai. Le mieux est finalement de ne pas croiser la route de ces serpents, qui, s’ils sont sourds, réagissent très vite aux secousses et aux signaux visuels. « Qu’ils soient venimeux ou non, ils ont tendance à fuir l’homme », explique l’ARS qui conseille donc de « marcher à pas appuyés » lors de randonnées. Il est aussi déconseillé de soulever des pierres ou de vouloir toucher un serpent. Le reptile sait se contorsionner et se défendre même quand il est tenu par la queue… « Et rappelons qu’il est interdit de tuer un serpent, sauf en cas de danger direct », avance Philippe Evrard.