CamargueEt si, pour protéger cet oiseau majestueux, vous adoptiez un flamant rose ?

Et si, pour protéger cet oiseau majestueux, vous adoptiez un flamant rose ?

CamargueLa Tour du Valat propose de parrainer un flamant rose, pour financer du matériel pour les observateurs d’Afrique ou du Moyen-Orient qui n’en ont pas
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • La Tour du Valat a lancé l’opération de parrainage « Adopte un flamant » pour récolter des fonds afin de financer du matériel pour observer ces oiseaux.
  • Pour 25 à 100 euros, on devient la marraine ou le parrain d’un flamant rose, et on est alerté dès qu’il est observé quelque part sur le bassin méditerranéen.
  • « Le flamant rose est un ambassadeur des zones humides, confie Jean Jalbert, le directeur de la Tour du valat. En captant l’attention du grand public à travers cette opération, l’objectif est de le sensibiliser à la cause des zones humides. »

Un chien, un chat, un perroquet… Mouais. Et si vous adoptiez plutôt… Un flamant rose ? Enfin, presque. La Tour du Valat, l’organisation qui s’attache depuis 1954 à étudier et protéger les zones humides, a lancé en 2020 une opération de parrainage, pour ceux qui rêvent d’avoir un flamant rose à eux tout seul. Pas question, bien sûr, de ramener à la maison cet oiseau majestueux, emblème de la Camargue ! Le dispositif « Adopte un flamant » propose aux amoureux de la nature de faire un don de 25 à 100 euros par an (éligible à une déduction fiscale), en échange d’étonnantes contreparties.

Pour 25 euros, on devient la marraine ou le parrain d’un flamant rose, avec un beau certificat à la clé, et on est alerté par e-mail dès que notre mascotte à plumes roses est observée quelque part sur le bassin méditerranéen, avec une carte interactive de ses déplacements. Pour 50 euros, on peut choisir un volatile à son image, selon son histoire et ses habitudes (un aventurier, un Camarguais, un amoureux ou un expatrié), et même si l’on préfère un grand-père ou une grand-mère, un papa ou une maman, ou un fils ou une fille. Et on suit, bien sûr, les pérégrinations du flamant rose à distance.

Acquérir du matériel pour suivre les flamants roses à distance

Et pour 100 euros, on devient, contrairement à autres options, la marraine ou le parrain unique d’un oiseau, en le choisissant à son image. Mais surtout, en lui choisissant… un prénom ! Et ça, c’est quand même cool de se dire qu’un flamant rose Kevin qu’on a nous-même baptisé se balade autour de la Méditerranée pour taper des crustacés.

Mais ces dons ont une utilité, pour la protection des flamants roses. « Cela fait plus de 45 ans que l’on procède à un baguage des flamants roses, lorsque les poussins ne sont pas encore prêts à l’envol, explique à 20 Minutes Jean Jalbert, le directeur général de la Tour du Valat. On leur pose une bague, avec un code, qui permet de les suivre à distance. »

Alors, décidé à adopter un flamant rose ?
Alors, décidé à adopter un flamant rose ? - Wilfredo Lee/AP/SIPA

« Le flamant rose, c’est un ambassadeur des zones humides »

Mais pour observer ces codes, sur les papattes des flamants roses, il faut du matériel. Car la lecture de ces bagues n’est pas si simple. Elle est même parfois faussée par une mauvaise qualité du matériel : une simple paire de jumelles ne permet de lire une bague que si l’oiseau se trouve à moins de 50 mètres, ce qui n’arrive que très rarement. Avec un télescope, l’observation et la lecture peuvent se faire jusqu’à une distance de 300 mètres.

C’est pour acquérir du matériel, et l’offrir à des observateurs qui en manquent, en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest ou au Moyen-Orient, que ce dispositif a été créé. Car suivre les flamants roses à la trace, c’est mieux comprendre leurs habitudes, et mieux les protéger. « Le flamant rose, c’est un ambassadeur des zones humides, confie Jean Jalbert. En captant l’attention du grand public à travers cette opération, l’objectif est aussi, pour nous, de le sensibiliser plus largement à la cause des zones humides. »