ANIMAUXLe putois retiré de la liste des « nuisibles », qu’est-ce que ça change ?

Le putois retiré de la liste des « nuisibles » pouvant être chassés toute l’année

ANIMAUXLe Conseil d’Etat juge que l’état de conservation de cette espèce est « défavorable »
20 Minutes avec agences

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Le gouvernement a publié ce vendredi la nouvelle liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD), autrefois qualifiées de nuisibles et susceptibles d’être chassées toute l’année. Et le putois n’en fait plus partie. Dans cette nouvelle version, qui sera valable jusqu’en 2026, la belette, la fouine, la martre, le renard, le corbeau freux, la pie bavarde, le geai des chênes et l’étourneau sansonnet peuvent être « piégés toute l’année », « détruits à tir » et pour certains « déterrés », selon le texte publié au Journal officiel.

Ces huit espèces appartiennent au groupe 2 des ESOD, qui en comporte par ailleurs deux autres : l’un concerne les espèces exotiques envahissantes (ragondin, rat musqué…) et l’autre est défini en fonction de spécificités locales (lapin de garenne, pigeon ramier…). Le putois figurait dans ce groupe 2 jusqu’à maintenant, mais à la suite d’une décision du Conseil d’Etat en date de juillet 2021 jugeant que l’état de conservation de cette espèce était « défavorable », il n’y apparaît plus. La précédente secrétaire d’Etat à la biodiversité, Bérangère Couillard, s’y était engagée, indiquant qu’on ne pourrait « plus chasser le putois toute l’année ».

« L’effondrement de la biodiversité »

Différentes ONG remettent en cause la légitimité des arrêtés ESOD, jugeant archaïque l’idée d’autoriser à tuer « sans limite » des animaux « dans le contexte de l’urgence écologique et de l’effondrement de la biodiversité », et remettant en cause la méthode d’établissement de la liste, qui résulte de simples déclarations ne faisant l’objet d’aucun contrôle, aussi bien sur la véracité des faits que sur l’estimation des dégâts.

Le cabinet de la nouvelle secrétaire d’Etat à la biodiversité, Sarah El Haïry, a indiqué « vouloir engager une réflexion pour rendre le cadre [des ESOD] plus lisible et efficace conformément aux attentes des acteurs ». Une mission de l’inspection générale du ministère (IGEDD) est prévue à cet effet pour « identifier comment font les autres [pays] et pouvoir comparer et alimenter la réflexion collective ».

Le gouvernement a par ailleurs publié vendredi trois arrêtés pour suspendre la chasse de trois espèces d’oiseaux jusque fin juillet 2024 : le courlis cendré, la barge à queue noire et la tourterelle des bois. Il s’agit d’espèces « particulièrement menacées », a fait valoir l’entourage de Sarah El Haïry. « Ces trois arrêtés moratoires s’inscrivent dans la doctrine qui est que lorsque la science nous dit que l’état de l’espèce ne le permet pas, l’Etat ne délivre pas de quotas de chasse et peut prendre des moratoires », a-t-on expliqué de même source.