AnimauxLille entend protéger ses petites bêtes « nuisibles »

Lille entend protéger ses petites bêtes « nuisibles »

AnimauxLa mairie de Lille soutient les associations de protection des animaux contre l’éradication de la petite faune sauvage dont plusieurs espèces sont considérées comme nuisibles
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Le Code de l’Environnement établit une liste d’Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod), anciennement appelées les espèces nuisibles.
  • Selon les associations de défense des animaux, beaucoup de ces espèces sont classées injustement dans cette catégorie.
  • La ville de Lille a décidé de soutenir la démarche des associations pour sortir de la liste rouge certaines espèces présentes sur son territoire.

J’entends le loup, mais plus le renard ni la belette. S’il est vrai que l’on croise rarement des sangliers dans les rues de Lille, les corridors écologiques ont en revanche permis à d’autres espèces, comme le renard roux, de pointer à nouveau leur nez dans la capitale des Flandres. Sauf que le renard et d’autres petites bêtes sauvages sont considérés comme des espèces nuisibles, bonnes à abattre. Et ce n’est pas du goût de la mairie de Lille, laquelle soutient les associations de défense animale pour arrêter le massacre.

Sur l’ensemble du territoire français, ce sont six espèces qui sont classées « Esod », soit espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Un arrêté ministériel liste : le chien viverrin, le raton laveur, le vison d’Amérique, le ragondin, le rat musqué et la bernache du Canada. A ces espèces, pour le département du Nord, l’arrêté ajoute la fouine, le renard, le corbeau freux, la corneille noire, la pie bavarde, le lapin de garenne, le pigeon ramier et le sanglier. A ce titre, les animaux de cette liste peuvent être « détruits » systématiquement, même s’il y a quelques nuances, notamment géographiques.

Un « classement discriminatoire »

La ville de Lille estime que ce « classement discriminatoire », établi suite à des décisions « politiques et administratives », conforte l’impact négatif des activités humaines sur la survie des espèces sauvages. Affirmant que les critères du code de l’environnement pour définir les Esod ne sont pas atteints pour les espèces visées dans le Nord, la municipalité déplore que « cette liste condamne donc ''pour rien'' des centaines de milliers d’animaux ».


Lille rejoint donc le combat de nombreuses associations qui entendent faire sortir de la liste rouge les espèces injustement considérées comme nuisibles. Un combat qui n’est pas forcément perdu d’avance puisque ces mêmes associations ont, en 2021, gagné une bataille devant le Conseil d’Etat, permettant au putois de ne plus être considéré comme une Esod sur l’ensemble du territoire. D’autres espèces ont été sorties de la liste, mais localement cette fois. C’est notamment le cas du renard roux dans les Yvelines, une partie des Vosges, l’Essonne et le Val-d’Oise.